Les stroboscopes et autres lasers illuminent la salle par intermittence, affichant les visages hurlants les paroles en même temps que moi, les corps qui sautent, qui se meuvent en rythme, les fans qui clament leur amour pour nous. Putain. C’est si bon. Comment pourrais-je être ailleurs alors que tout ce dont j’ai toujours rêvé se trouve ici ? Mes gars, mes frères, à mes côtés, la musique qui résonne dans l’immense salle de concert, ma voix éraillée d’avoir trop hurlé dans le micro, mes doigts chauffés par les cordes, Blake non loin de nous, dans le carré vip avec d’autres de nos potes… J’achève la dernière note tandis que mon regard glisse vers mon frère qui fait encore courir ses doigts sur les cordes de sa guitare dans un dernier riff. Nick a ce même être air presque béat sur le visage, les traits concentrés mais je sais reconnaitre quand il prend son pied. Jay l’accompagne pour quelques drums supplémentaires. Ils ont toujours aimés se tirer la bourre sur les dernières minutes de nos concerts, histoire de faire hurler les fans. Les faire se déchainer pour quelques secondes supplémentaires. Ces secondes qui resteront gravées dans leur mémoire. Ces notes qui clôtureront notre concert du soir.
Comme toujours l’adrénaline court dans mes veines. J’ai les yeux qui brillent, les membres qui tremblent, le cœur qui bat à 1000 et une trique de l’enfer. Comme à chaque fois. La dopamine me fait vibrer le corps des pieds à la tête, comme si je venais de me faire un rail de coke. D’ordinaire j’aurais choppé une groupie à la sortie de la scène et je serais allé la culbuter dans les loges pour faire redescendre l’excitation suscitée par le concert. Mais dès que je ferme les yeux, c’est le visage et le corps de Blake que je vois. J’ai hâte d’être au petit matin pour la retrouver. Après la soirée qu’on a prévu, évidemment. Jusque-là je devrais me retenir de la dévorer du regard, d’être attiré par elle, de vouloir la toucher. Je devrais jouer mon rôle, celui de Zekh, bourreau des cœurs, baiseur invétéré, qui enchaîne les gonzesses, blondes, brunes, rousses peut importe du moment qu’elles s’appellent pas Victoria ou Vicky. Ou Blake. Mais ça personne ne le sait. Je devrais jouer le rôle de ce mec devant mes meilleurs potes, histoire de brouiller les pistes, alors qu’il n’y en a qu’une seule et unique qui me consume.
Nos téléphones vibrent à l’unisson tandis qu’on se retrouve dans la loge qu’on a investi plusieurs heures plus tôt. Un message de Rick Lowell, notre manager, sur notre discussion commune WhatsApp : « bravo les gars. Vous étiez en feu ce soir. Je suis fier de vous. Vous avez fait vibrer la salle. Un de vos meilleurs concerts. Continuez comme ça ! » je souris en rejetant mon téléphone sur la table tout en retirant mon tee-shirt trempé. « Il a raison. C’était bouillant ce soir. Luc, c’était ouf ces accords que t’as rajouté là. Ca les a rendu dingue ! » je dis en faisant tinter la bouteille de ma bière contre la sienne. On souffle un peu avant d’aller se mettre à l’envers pour fêter ça. On en a pour deux petites heures avant d’arriver à la fête, entre un petit coup de frais et le trajet pour se rendre sur les lieux de la soirée. Un pote nous reçoit dans sa baraque. Un gars qu’on connait depuis une paire d’années et qui nous suit depuis tout autant. Blake nous rejoindra là-bas. Je lui envoie un rapide message pour la tenir au courant. Même si je sais que Nick s’en est sûrement déjà chargé. J’ai besoin de la contacter malgré tout. Parce que j’aimerais pourvoir mettre les choses au clair avec mes frères, leur dire que nous sommes ensemble. Que nous nous aimons.
La musique résonne déjà à l’extérieur quand Jay gare sa voiture devant la maison qui nous accueil ce soir. Ca ne sera pas une petite fête. On a plus l’habitude de faire des after à dix personnes, comme à nos début. Maintenant c’est plus une trentaine de personnes minimum, sans compter tous ceux qui s’incrusteront. Je me frotte les mains en souriant à Luc qui vient encore de sortir une connerie plus grosse que lui : « Allez les filles, il est l’heure de s’mettre à l’envers. » Les portes de la baraques sont ouvertes, tout comme les fenêtres. J’entends une de nos musiques qui passe dans les baffes. Il y a déjà foule. Notre pote nous accueil, bras ouverts en nous félicitant pour ce « putain de concert. » Et les groupies ne tardent pas à comprendre que les « stars » sont enfin là. Certaines viennent déjà s’accrocher à Nick, pressant leur pair de loches contre son torse, espérant que ce sera elles qu’il choisira pour la nuit. Je souris avant de lever les yeux au ciel en regardant Luc en harponner deux. Visiblement des jumelles. L’enfoiré glousse et disparait dans la maison. Jay me balance son poing dans l’épaule : « Les avantages d’être connus… Si tu m’avais dit qu’on les aurait toutes à nos pieds y’a quinze ans, je t’aurais jamais cru mec. » je ris en passant mon bras autour de son cou. Les pièces sont pleines à craquer. L’alcool coule à flot et la poudre blanche qu’on affectionne tant forme presque un nuage dans le salon. Une petite blonde en robe noire - qui ne cache pas grand chose - s’approche de Luc et moi, son regard planté dans le mien. « Saluuuut Zekh. » roucoule-t-elle en entortillant une mèche autour de son doigt. Je suis à deux doigts de l’ignorer mais je me rappelle à la dernière seconde où nous sommes, et avec qui. « Donne le change mec. Acting. Pense à Blake et son jeu d’acteur ! » ouais. Je pourrais avoir un putain d’oscar. Je glisse un regard appréciateur sur son corps et un sourire en coin, taquin, étire mes lèvres. « Salut beauté. » je lui réponds de ma voix grave. Je jette un petit regard alentour. Nick est dans un coin, dans mon champs de vision. Mais Blake reste invisible.
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Sam 25 Avr - 20:49
Tonight we are young
EXORDIUM.
Après quelques mois de repos forcé, nous avions rempilé. Dès le matin, j’étais déjà fébrile. Je ne tenais plus en place, je buvais café sur café et je fumais cigarettes sur cigarettes. À ce rythme-là, je n’atteindrai jamais mes trente ans. De toute la journée, j’avais rien réussi à manger. Malgré le fait que ce n’était pas mon premier concert – et certainement pas le dernier – et même après une tournée US et plusieurs années de succès, j’étais toujours … nerveux. Certes, sur ce scène cette nervosité ne se voyait pas, pourtant, elle était bien là. À chaque fois. Mélangée à une dose d’excitation pure. Mieux qu'un shoot.
Quinze minutes. Avant que le concert ne commence. Les notes de la première partie – un groupe de jeunes adolescents de la région – retentissaient dans la salle. Chauffant le public qui, malheureusement pour eux, n’attendait que nous. The Dirty Conviction. Dans les coulisses, je ne tenais pas en place, faisant les cent pas, sachant que ça en exaspérerait plus d’un. Tant pis. Après avoir vérifié un nombre incalculable de fois que ma guitare était bien accordée, je dus courir aux toilettes pour vomir. Oui, même après tout ce temps. Il fallait que j’évacue le trop plein. C’était finalement notre tour. Je fermais les yeux, prenant une grande inspiration. À nous de jouer. Dès les premières notes, le public était déjà en folie. Scandant nos noms. Nos paroles. Il y avait de tout, sans compter les filles perchées sur les épaules de leur copains, en soutien-gorge. D’autres qui tenaient des pancartes, avec nos prénoms, et des invitations plus qu'explicites. Personne n’était mis de côté. Je profitais de l’instant présent, m’éclatant comme je ne m’étais jamais éclaté. Comme à chaque concert. Même si la set list ne changeait pas forcement entre deux, chaque concert était unique en son genre. Une expérience nouvelle. Dans ces moments-là, j’oubliais tous mes soucis. Je ne vivais que pour l’instant présent, le plus heureux des hommes. À voir comme Zekh, Luc et Jay s’éclataient, ils devaient être dans le même état que moi. En pleine exacte. Ce sentiment pouvait presque être comparé à de la jouissance. Un trop plein d’émotions emplissait chaque fibre de notre corps. Le concert touchait à sa fin – et il fallait, malheureusement, redescendre sur terre – raison pour laquelle, souvent, comme une tradition entre nous, nous jouons une sorte de guéguerre avec Jay, sur scène. Moi enchainant les riffs endiablés et lui suivant le rythme. Tout sourire.
Exténué mais heureux, je rejoignis les autres dans notre loge. Nous prenant dans les bras, nous félicitant pour cette soirée réussie. Je me laissais tomber sur un fauteuil et, malgré le panneau interdiction de fumer droit en face de moi, je m’allumais une cigarette, tout en décapsulant une bière. On est une rock star oui ou non ? Nos téléphones vibrèrent dans nos poches. Un message de notre manage. Un rictus moqueur se dessina aux coins de mes lèvres. Bravo les gars. Vous étiez en feu ce soir. Je suis fier de vous. Vous avez fait vibrer la salle. Un de vos meilleurs concerts. Continuez comme ça ! Je levai les yeux au ciel. « Comme si on avait besoin de lui pour le savoir », dis-je, tirant sur ma cigarette avant de faire un high-five avec Jay. Après Zekh, que je considérais plus comme un frère, c’était Jay avec qui je m’entendais mieux. Certes, avec Luc aussi mais … Il y avait une certaine alchimie avec Jay qui n’existait pas avec Luc. Je profitais de ces quelques instants tranquilles, sachant que cela n’allait pas durer. Nous étions attendu à une fête, sans compter les fans qui attendraient certainement à la sortie de la salle.
Après deux bonnes heures de route, nous étions finalement arrivé. Dans la banlieue de Londres. La plus pauvre. Alors que Jay garait sa voiture à la va vite, je regardais autour de moi, inquiet, me mordillant la lèvre. Espérant que personne ne voit mon trouble. Reprenant mes esprits, je sortis mon paquet de cigarettes de ma poche. Vide. « Merde », jurais-je. Aux alentours, tout était fermé. Tant pis, j’en trouvais bien à qui en taxer. Ce n’était pas vraiment un problème. Je suivis les autres vers l’entrée, souriant aux paroles de Luc, ne pouvant pas m’empêcher de lui lancer une pique au passage. « Dit celui qui a les ongles vernis ». Après avec brève accolade avec notre pote, l’organisateur de la fête, nous pénétrions dans sa baraque. Elle ne payait pas de mine mais l’ambiance était au rendez-vous. J’avais à peine pu faire une dizaine de pas dans le hall qu’une groupe de fille s’était déjà lancée sur moi, me collant, appuyant leurs – faux – seins contre mon torse. Les aléas de la notoriété. Même après tout ce temps, je ne m’y faisais jamais. Sans compter que c’était trop simple. Un simple regard, sourire, suffisait. Certes, j’en avais profité, et j’en profitais toujours. Sur ce coup, il manquait juste du challenge. Je ne fis pas vraiment cas de ces pimbêches, qui, à sentir leur haleine, étaient déjà fin cuites. Autre règle d’or, ne jamais se taper une nana bourrée. Quel que soit mon état. Luc, lui, ne se gênait pas. Je le suivais du regard, l’interrompant avant qu’il ne monte au deuxième étage. «Sort couvert mec », dis-je, avant de lui jeter un préservatif, qu’il attrapa au vol avant de disparaître de notre champ de vision. Pendant ce laps de temps, j’avais perdu de vue les deux autres, avant de les rejoindre, dans l’autre pièce. Je restais à l’écart, scrutant leur comportement, surtout celui de Zekh. Ne sachant pas trop pourquoi. Enfin si. Sachant que ma sœur, Blake, allait nous rejoindre et vu ce qu’il s’était passé entre eux par le passé, je gardais toujours un œil sur lui. Inconsciemment. Je me faufilais tant bien que mal à travers la foule, arrivant à leur hauteur au même moment qu’une petite blonde. Satisfait, ni vu ni connu, je m’éloignais de quelque pas, bière à la main. « Niiiiick ! » Un cri perçant déchira mes tympans. Je n’avais même pas besoin de me retourner vers la source sonore. La voix m’avait suffi. Savannah. Bingo. En quelques enjambées, elle était à mes côtés, m’étreignant de tout son être, comme si sa vie en dépendait et, sans que j’eus le temps de réagir, elle avait posé ses lèvres sur les miennes, m’embrassant. Je la repoussais, interloqué. « Savanah ? » « Tu ne peux pas savoir comme tu m’as manquééé » Oh mon dieu. Help. Sortez-moi de là. Elle enfonça sa main dans la mienne, posant l’autre dans le bas de mon dos. Au même moment, je vis passer un gars dans mon champ de vision. Mon cœur s’accéléra. Soudainement, je n’arrivais plus à respirer. J’avais besoin d’air. N’arrivant pas à me départir de Savannah, je l’entraînais jusqu’à l’arrière de la maison, sur la terrasse. Toutefois, je m’arrêtais net en chemin. Au niveau de Zekh, fronçant les sourcils. « T'es encore là, toi ? », demandais-je, surpris, Savannah toujours accroché à mes basques. En temps normal, dès qu’il ferrait une fille, il partait dare-dare s’isoler avec elle.
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Ven 1 Mai - 2:48
Ça lui avait fait un bien fou, de retrouver l’ambiance d’une salle de concert. Elle avait souvent suivi le groupe lors de leurs tournées, connaissait parfaitement chacun des accords, chacune des paroles. Elle aimait se faire croire qu’elle était presque un membre honorifique du groupe, tant elle était toujours fourrée avec eux. Et elle les aimait chacun d’entre eux à sa manière. Luc, avec qui elle pouvait avoir des fous rires durant plusieurs minutes, chacun renchérissant jusqu’à ce que leurs joues fassent mal, jusqu’à ce qu’ils aient des crampes à l’estomac. Jay, avec qui elle aimait parler de trucs sérieux, philosopher jusqu’aux petites heures du matin lorsque tout le monde était allé dormir. Et Nick et Zekh, évidemment. Là, perdue dans la foule avec quelques potes, elle crie à tue-tête les paroles de leurs chansons, scande leurs noms à l’instar de la foule qui l’entoure. Après la folie des derniers mois passés en Amérique, elle est ici absolument anonyme, et ça lui plaît. Elle a l’impression de retrouver un pan du passé, de revenir plusieurs années en arrière.
Le concert prend fin sur un enchaînement particulièrement excellent, et Blake s’époumone dans ses acclamations. Puis la scène se vide, les lumières se rallument, et elle quitte la salle pour allumer une cigarette, planant toujours sur l’euphorie provoquée par le spectacle. Bien qu’elle se sente absolument vidée de toute énergie, elle s’assoit dans la voiture de son ami qui la mène vers l’after party, ignorant si elle aura vraiment du plaisir à cette fête. Jouer le jeu, camoufler le secret qu’elle partage avec Zekh, ça n’a rien de facile. Surtout pas dans ces soirées bondées de filles qui ne demandent qu’à passer une nuit entre ses draps. Mais si elle se mettait à fuir toutes ces soirées, ça compliquerait sans doute les choses, mettrait peut-être la puce à l’oreille de Nick. Ainsi, une fois arrivée sur place, elle accepte la bière qu’on lui offre et salue quelques connaissances, avant de repérer du coin de l’œil son frère et Zekh. Un large sourire se dessine alors sur ses lèvres pendant qu’elle franchit la distance qui les sépare. « Vous avez été excellents, ce soir. », lance-t-elle d’une voix enthousiaste alors qu’elle serre Nick dans ses bras, lui plaquant un baiser sur la joue. Vu les circonstances, elle se contente d’adresser un sourire à Zekh, détournant aussitôt le regard. C’est une telle torture d’ainsi faire semblant, mais peut-elle vraiment faire autrement?
Le regard de Blake se pose alors sur la fille qui dévore Nick du regard, et elle ne peut s’empêcher de ressentir un profond agacement l’envahir. Déjà qu’elle doit normalement se taper les meufs au bras de Zekh, elle doit maintenant endurer cette pétasse qui bave sur son frère. Elle ne connaît pas tous les détails de leur histoire, mais elle se rappelle qu’ils avaient formé un couple durant un moment et, surtout, qu’elle n’avait jamais pu la voir en peinture. Savannah avait ce chic fou pour agir comme si Nick était sa propriété. Elle avait agi comme une vraie sangsue durant leur relation, et apparemment, elle refusait de passer à autre chose. « Hey, Savannah, Nick a besoin d’une autre bière. Tu veux bien aller lui en chercher une? » Son sourire s’agrandit alors qu’elle la voit filer. « Et ramène en une pour Zekh aussi ! », lance-t-elle juste avant qu’elle soit hors de portée. « Ça devrait bien nous acheter quoi, deux minutes de paix? », demande-t-elle en pouffant de rire.
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Dim 3 Mai - 16:46
Tonight, we are young
Blake x Nick x Ezékhiel
Le corps couvert d’un mouchoir de poche qui se presse contre moi me donne presque des frissons. Le Zekh d’il y a quelques années hausserait un sourcil, un air étrange plaqué sur le visage. Il ne comprendrait pas mon dégout. Lui, il aurait directement entrainé la gonzesse dans une des chambres de l’étage - ou dans la salle de bain, bref, la pièce la plus proche - pour se soulager après le trop plein d’adrénaline suscité par le concert. Ouais, ce Zekh là ce serait délecté de sentir cette fille vibrer contre lui. Son corps déjà chaud, prêt à le recevoir entièrement. Mais j’étais plus ce mec-là, depuis quelques temps déjà. Et il n’y avait qu’un seul corps, qu’une seule âme que je rêvais de posséder entièrement. Et ce n’était certainement pas celui qui se collait à moi. Non, c’était bel et bien celui que je voyais s’approcher de nous. Une chevelure d’ébène qui tombe en cascade, des yeux d’un bleu presque surnaturel et cette bouche… je m’ébroue lentement en répondant au petit salut de Blake. The show must go on. Voyant que mon attention reste un peu trop focalisée sur Blake, la blonde accrochée à mon bras se presse un peu plus contre mon torse. Je serre les mâchoires rapidement, inspire et tourne la tête vers elle, un sourire carnassier sur les lèvres, le sourcil levé. « Ca te dirait qu’on aille ailleurs, toi et moi ? » le regard suggestif qu’elle me lance laisse peu de place à l’imagination. Tout ce qu’elle veut, comme la quasi totalité des meufs qui m’approchent, c’est que je la culbute un bon coup. Mon sourire carnassier s’accentue tandis que je me mords la lèvre inférieure. Il faut que je trouve une réponse et très rapidement. Depuis quelques temps, j’attends le milieu de la soirée pour attirer une fille à l’écart, mais surtout j’attends qu’elle soit assez cramée pour lui faire croire qu’elle et moi avons passé un excellent moment, alors qu’en réalité il n’en est rien. Je ne veux plus jamais poser les mains sur aucune autre fille que Blake. Le problème c’est que personne ne doit le savoir. Je m’apprête à lui répondre lorsqu’une voix - qui parait nasillarde à mes oreilles, mais surement dû au fait que je ne supporte pas la personne - me parvient. Je redresse la tête pour regarder la pimbêche qui se presse contre le corps de Nick. Savabitch ! Je tourne la tête au moment où Nick arrive non loin de moi, accompagnée de cette pouffe qui semble s’accrocher à lui comme à une bouée de sauvetage. Pourtant, c’est Nick qui aurait besoin d’aide à cet instant précis. Je fronce les sourcils en regardant mon frère, parfait reflet de l’expression qu’il m’adresse : « T'es encore là, toi ? » je pousse un petit rire, ne prêtant plus attention à la fille qui s’agrippe à mon t-shirt. « Je t’attendais… » je lui lance, taquin, avant de faire glisser mon regard morne vers son ex. Je ne peux empêcher une moue de dégout en la regardant. Elle me rappelle tellement de mauvais souvenirs. Ces meufs là semblent toutes les mêmes. Prêtes à tout pour atteindre le but qu’elles se sont fixées. Et celle-là semble vouloir exactement la même chose que Victoria. « Oh, salut Sarah. Encore en vie… » je dis à la fille pendue à Nick. J’ai toujours fait comme si je ne me souvenais pas de son prénom, ce qui semble la rendre verte de rage. Elle me lance un regard noir au moment où Blake décide de venir au secours de son frère : « Hey, Savannah, Nick a besoin d’une autre bière. Tu veux bien aller lui en chercher une? » mon regard glisse vers Blake. Putain, je donnerais tout pour pouvoir la serrer dans mes bras. Les heures qui nous séparent de nos retrouvailles, chez moi, me semblent si loin. Je pousse un long soupir tandis que la blonde fait glisser sa main aux ongles semblables à des griffes roses fluo sur mon ventre jusqu’à venir accrocher le haut de mon jean. J’avale ma salive affichant de mieux possible un air impétueux sur mon visage. « Et ramène en une pour Zekh aussi ! » j’adresse un clin d’oeil à Blake avec un petit sourire reconnaissant. « T’es la meilleure. » si je le pouvais, j’aurais pressé mes lèvres contre les siennes pour la remercier, mais je dois me contenter d’agir comme si nous n’étions que de simples amis en tentant de faire abstraction de la blonde qui pense que je suis à elle pour la soirée. Ce qui est assez compliqué lorsque son ongle griffe mon bas ventre. « Ça devrait bien nous acheter quoi, deux minutes de paix? » je pousse un petit ricanement en secouant la tête. « Qu’est-ce-qu’elle fout là d’ailleurs ? » je demande à Nick. Je me doute bien que s’il le savait, il aurait tout fait pour l’éviter. C’est plus une question rhétorique. « T’es sur que tu veux pas qu’on s’isole quelques minutes ? » je sens le regard de Nick sur moi. Allez. Joue le jeu. Comment t’aurais fait d’habitude ? je baisse les yeux vers la fille tandis que son visage s’approche de mon cou. Je pousse un petit rire rauque tandis que son souffle frôle la peau sensible de mon cou. « J’ai deux trois personnes à voir et ensuite… je m’occupe de toi. » je lui grogne à l’oreille. Mes mots semblent l’apaiser un peu et elle recule légèrement, l’air très satisfait. Je fais glisser ma main sur son cul et la presse un peu plus contre mon bassin. C’est bon, ça donne l’illusion là ? Je ne peux pas regarder en direction de Blake. Je ne veux pas. Parce que je me dégoute. Si elle faisait ça avec un autre mec à quelques mètres de moi, je serais incapable de me retenir. Mon poing serait déjà en train de défoncer la gueule de l’enfoiré. Puis je me souviens que dans ces moments-là je joue un rôle. Comme Blake pour son travail. Nous jouons des rôles. Mais au fond de nous, nous savons pertinemment pour qui notre coeur bat. Ouais, j’essaie de me rassurer comme je peux. Soudain un visage familier surgit de la foule et s’approche de nous. « Les gaaaaaaars ! Putain. Ca fait plaisir de vous avoir. » le blond qui s’approche de nous, avec ses cheveux complètement hirsutes et son air roublard, se jette presque sur nous, les bras écartés. Je profite de l’occasion qu’il m’offre et me détache de la fille pour répondre à l’accolade de notre pote. « Ducky, putain, ça fait un bail ouais. C’est cool que tu sois là. » nous connaissions Ethan Ducker, dit Ducky, depuis que nous étions ados. Il faisait partie de notre bande de potes du lycée, comme la plupart des gens qui étaient ici, et ça faisait une éternité qu’on s’était pas retrouvés pour faire une bonne petite teuf. Avant, c’était notre habitude. Une fois par semaine, on se faisait des soirées, dans ce quartier, ou dans le notre. Puis après, avec les mecs, on est partis aux USA et lorsqu’on est revenus, c’était plus vraiment pareil. Les soirées qu’on faisait ne se passaient plus dans les mêmes quartiers, ni avec la même bande d’amis. Donc ça faisait pas de mal de retrouver des gens qui nous avaient connus avant que la célébrité fasse de nous ce que nous étions à présent. Il tire une longue taff sur le joint qu’il tient à la main avant de me le tendre : « J’crois me souvenir qu’à l’époque t’avais des poumons de compet’. D’un côté pour hurler dans le micro comme tu fais… » il rit en agitant la tête, m’imitant en train de m’époumoner sur scène tandis que je tire plusieurs bouffées à mon tour. Ca ne me suffira pas. Mais c’est déjà mieux que rien. Je lorgne rapidement sur deux potes plus loin, qui s’affairent à tracer de petites lignes blanches sur un plateau. Soudain, Savabitch refait son apparition avec deux bières en main, j'en attrape une avant même qu’elle ne me la tende, et la gratifie d’un grognement avant de porter le goulot à mes lèvres. « Alors les gars, cette tournée ? Comment c’était ? Vous avez dû en serrer tellement… » lance-t-il tout sourire en agitant les sourcils en nous regardant, Nick et moi. Je souris en voyant le visage de Savannah se fermer. Connasse ! T'es plus rien pour Nick. Jay et Luc nous rejoignent. Jay semble avoir déjà tombé plusieurs verres. Il a le regard brillant et son corps semble encore plus désarticulé qu’à l’ordinaire. Je ris légèrement en le regardant : « Meeeec, t’imagines pas… J'ai jamais autant baisé qu’en tournée, puis elles sont tellement chaudes après les concerts ! » s’exclame Jay en levant son verre pour trinquer avec Ducky qui le congratule. Je tire une dernière latte sur le joint avant de le passer à Nick. La blonde qui me colle semble avoir trouvée une copine de discussion. Amen. Quelqu'un a entendu mes prières.. Je souffle quelques secondes en faisant glisser mon regard vers Blake, buvant une nouvelle gorgée de bière pour camoufler mes yeux derrière la bouteille. Aucune des filles présentes ce soir ne lui arrivent à la cheville, et je voudrais qu'elle soit à mes côtés. Chose impossible. J'attrape distraitement mon téléphone et écris un rapide sms à Blake : "Tu m'as manqué bébé. On s'accorde 5mn dans la salle de bain?", l'envoie et continue de pianoter dessus en riant en même temps aux blagues de ses potes.
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Mer 13 Mai - 19:34
Tonight we are young
EXORDIUM.
« Je t’attendais ». Je levai les yeux au ciel, un sourire moqueur au coin des lèvres, alors que Savannah était toujours collée à moi, comme sangsue. Non. Pire qu’une sangsue. « T’as peur de ne pas réussir à gérer seul ? », lui demandais-je, tout en lui donnant une tape dans le dos, fraternelle. « Pauvre chou », rajoutais-je, articulant bien chaque mot « tu as besoin d'un coup de main ? » finis-je par dire, avant de boire une gorgée dans mon verre et de partir en fou rire tout seul, lui lançant à mon tour un regard malicieux. Alors que je riais à gorge déployée – l’alcool, l’adrénaline – Savannah s’agitait à côté de moi. Elle croisa ses bras, ce qui eut pour effet de mettre encore plus en avant sa poitrine. Qui, faut bien le dire, était magnifique. « SA-VA-NNAH » s’offusqua-t-elle. « Allez », dis-je pour calmer le jeu, lui passant un bras autour de la taille. « Sarah, Savannah, ce n’est pas la mort non plus ». Je regardais Zekh, levant à nouveau les yeux au ciel, l’air de dire ha ces filles, elles nous font chier. C’est à ce moment-là que Blake décide de nous rejoindre. Je lâche la taille du pot-de-colle pour rejoindre ma sœur, la prenant dans mes bras et lui déposant un baiser sur la joue. Petit rituel familial. « Tu sais que tu es la plus belle fille qui existe sur terre ? » ne puis-je m’empêcher de lancer, sachant parfaitement que Savannah, derrière moi, allait virer écrevisse. Elle ne connaissait pas Blake et encore moins le fait que c’était ma jumelle. D’ailleurs, elle ne me déçut pas, l’envoyant balader propre en ordre, délicatement, sans qu’elle ne s’en rende compte, l’utilisant comme serveuse. « Merci sœurette » . Je le pensais vraiment. Savannah. J’avais passé presque tout mon temps avec elle, durant notre tournée américaine. Entre nous deux, ça avait été le coup du foudre. Du moins, c’est ce que j’avais ressenti, mais était-ce vraiment un ? Je ne savais plus. Je mentirais en disant que je n’avais pas passé de bons moments à ses côtés, que ce soit sous la couette ou ailleurs. Des moments inoubliables. Je me souviens que, alors qu’on avait quelques jours de repos, j’avais loué une voiture et j’étais parti en road trip avec elle, roulant dans le sens du vent, laissant le destin choisir de notre destination. C’était d’ailleurs pendant ce voyage que j’avais commis la plus belle erreur de ma vie. La demander en mariage. Sur un coup de tête. Pourtant, j’avais déjà remarqué ses défauts. Ce n’était qu’une plastique, superficielle. L’intelligence, elle, ne suivait pas. La discussion non plus, d’ailleurs. De retour, j’avais repris mes esprits. J’ai fait machine arrière, comme un lâche. Elle n’était pas faite pour moi, sans compter que, elle s’intéressait certainement plus à mon compte en banque qu’au reste. Seul Zekh était au courant de histoire. Même à Blake, honteux, je n’en avais pas parlé. Je revins à l’instant présent, remarquant que Blake et Zekh me regardaient, attendant à une réponse. Même son barbapapa était pendue à mes lèvres. Je repris contenance, plongeant mes lèvres dans mon verre, réfléchissant à mille à l’heure. Qu’avait-il demandé ? Finalement, après quelques secondes qui parurent des heures, sa question fit son chemin jusqu’à mon cerveau. J’haussais les épaules, me passant une main dans les cheveux. « Aucune idée ». Je n’aurais rien d’autre à dire et c’était la simple vérité. Je n’en avais aucune idée. Surtout qu’elle n’avait même pas essayé de me contacter, malgré qu’elle avait gardé la bague de fiançailles que je lui avais offerte au doigt. « Espérons juste qu’elle se perde dans la maison ou qu’elle trouve quelqu’un d’autre », soupirais-je, même si, au fond de moi, je savais que ça ne serait pas le cas. Elle avait déjà retrouvé son chemin jusqu’à moi, alors qu’elle habitait de l’autre côté de l’Atlantique, alors dans une maison ?
« Les gaaaaaaars ! Putain. Ça fait plaisir de vous avoir. » Tout comme Zekh, je souris à mon tour, mon visage s’illuminant. Ha, sacré Ducky ! Qu’est-ce qu’on avait pu faire les 400 coups avec lui. Des choses inimaginables. Tout comme mon frère, je m’approchais de lui, tombant dans les bras des uns et des autres. «Effectivement, ça fait un bail mon pote », rajoutais-je après Zekh. Je passais une main derrière son épaule, fraternelle. « Alors beau gosse, on t’as laissé sortir de l’asile psychiatrique ? », demandais-je, le taquinant, avant de reprendre mon sérieux. « Ça fait plaisir de te revoir, depuis le temps. T’as l’air d’avoir bonne mine », dis-je, sincèrement. Je regarde, les yeux brillants, la petite comédie que Ducky nous joue. Ne pouvant pas retenir mon fou rire. Je m’approche de Zekh, chuchotant à l’oreille. « Fais gaffe. Il pourrait presque te remplacer, comme chanteur », avant de m’éloigner et de reprendre ma place, avant de me rendre compte que Blake était là, parmi nous. La troisième roue du carrosse. Je m’approchais d’elle. « Ça va, toi ? », lui demandais-je, sobrement. Dans ce genre de soirée, je ne savais jamais comment me comporter avec elle. Autant je pouvais parler de tout avec elle – ou presque – se livrer à cœur ouvert, déconner, etc., autant là … C’était un milieu d’hommes. Entre nous, nous passions notre temps à se mettre la tête à l’envers, à parler cul, faire des blagues scabreuses, à se comparer, savoir qui avait la plus grosse, à traiter les femmes comme de simples vulgaires morceaux de viande. Non, décidément pas pour Blake. Pourtant, il y en avait des filles, à la soirée. Mais Blake valait beaucoup mieux qu’elle. Pour cela, il suffisait de voir les deux qui étaient collées à nous. Blake était tout le contraire. Savannah revint justement à ce moment-là, s’accrochant de nouveau à moi, comme une moule à son rocher. Pitié. Je vidais d’un train la moitié du verre. Il me fallait de la force. « Alors les gars, cette tournée ? Comment c’était ? Vous avez dû en serrer tellement… ». Je souris en me remémorant ce périple, occultant la période Savannah. Personne n’eut le temps de répondre. Jay et Luc nous avaient rejoint. La bande au complet. Avec notre ancien pote Ducky. Ce fut Jay qui prit la parole en premier, déjà légèrement éméché. J’hochais la tête à ses paroles. « Je confirme et je te laisse imaginer si on faisait tomber la chemise … ». J’en rajoutais une couche, juste pour faire rager la fille à mes côtés. Je la sentais bouillir. À deux doigts d’exploser. C’était vrai, oui et non. Car y avait Savannah mais, effectivement, avant et après, j’en avais profité. Pas autant que Zekh toutefois. Ce n’était pas vraiment mon genre, à vrai dire. Je pris le joint que mon frère me tendait, tirant une latte. Fermant les yeux un instant. « Par contre, pour les détails, tu repassera Ducky. Y a des oreilles sensibles, ici ». Voyant la blondasse s’approcher de Savannah, presque en pleurs, je m’éloignais d’elle, faisant discrètement ouste avec mes mains, à la Jack Sparrow. Je tapais ensuite dans mes mains. « Bon les gars », mon regard s’attarda sur Blake. Ne pas l’oublier « et la gueuse », poursuvis-je, lui tendant à mon tour le joint. « Ça vous dirait d’aller prendre un peu d’air ? J’étouffe ici dedans et … » je jetais un rapide coup d’œil aux filles, l’une consolant l’autre « on les laisse derrière nous », chuchotais-je presque. Je plantai mon regard dans celui de Zekh. « Tu en penses quoi ? De toute façon, une de perdue et dix de retrouvées », paroles suivies d’un clin d’œil. Je vidai le reste de ma bière – ma deuxième – en un trait. « Faudra juste passer au bar avant, histoire de faire le plein », dis-je, secouant mon verre vide.
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Mer 10 Juin - 3:38
Elle suit du regard Savannah alors qu’elle s’éloigne, retenant avec difficulté son hilarité. C’était presque trop facile de se débarrasser d’elle. Enfin, ce ne sera le temps que de quelques minutes, mais c’est déjà ça. Déjà, de la voir bouillir alors que Nick feignait qu’elle était la huitième merveille du monde, c’était glorieux. Mais de la voir acquiescer à sa demande, c’était la cerise sur le gâteau. Mais sa joie intérieure en prend rapidement un coup lorsque la bimbo au bras de Zekh se fait mielleuse, lui demandant carrément qu’ils s’éloignent ensemble quelques instants. Ça, c’est de la pétasse servie sur un plateau d’argent, et elle sait parfaitement que deux ans plus tôt, Zekh n’aurait pas pu lui résister. Même si elle a confiance en lui et en sa fidélité envers elle, elle ne peut s’empêcher d’être agacée par la situation, d’en vouloir à cette fille de seulement croire avoir une chance avec lui. D’autant plus que leurs potes envoient à Zekh des clins d’œil amusés, des pouces en l’air, comme pour l’encourager dans le vice.
Un autre pote s’approche d’eux, et Blake perd rapidement le fil de la conversation. Elle le connaît de nom et de réputation, mais n’a jamais vraiment pris la peine de discuter avec lui. Ainsi, elle laisse les gars parler entre eux, s’efforçant autant que possible de ne pas poser son regard sur Zekh trop souvent. C’est une telle torture, d’être si près de lui, et si loin à la fois… « Ça va, toi ? » La question de Nick lui arrache un sourire sincère, et Blake hausse les épaules, avant de hocher la tête. « Ça va. Même si je me demande ce que je fais ici. », avoue-t-elle avec sincérité, avant de pouffer de rire. « Ce genre de soirée, c’est plutôt votre truc. Mais vous m’avez tellement manqué pendant mon tournage que j’ai bien peur de devoir toujours être dans vos pattes, au moins pour un mois. Peut-être deux. » Adressant un large sourire à son frère, elle fait tinter sa bière contre la sienne et en boit une longue gorgée, se disant que l’alcool l’aidera peut-être à se sentir plus à l’aise. Et, surtout, à cesser de s’inquiéter chaque fois qu’une fille adresse un regard à Zekh.
La vibration de son téléphone dans la poche de son jean la pousse à en sortir l’appareil, et son cœur se met à battre à toute vitesse alors qu’elle lit le message. Elle sent d’ailleurs le rouge lui monter aux joues, et lui répond un simple Dans trois minutes. Tentant de reprendre le cours de la conversation, elle hoche frénétiquement la tête lorsque Nick propose de s’éclipser un peu, à l’écart de la petite foule et, surtout, des admiratrices. Elle accueille d’ailleurs le joint avec plaisir, en prenant une longue touche qu’elle conserve dans ses poumons un petit instant avant de recracher la fumée, le passant ensuite à Luc, lui adressant par la même occasion une grimace dont eux-seuls ont le secret. « Je dois juste faire un appel, mon agent vient de m’envoyer un message. C’est encore les heures de travail, à Los Angeles. », dit-elle, l’air de rien. « Je reviens dans dix minutes. » Parce que cinq, ce n’est jamais assez.
Adressant à Zekh un regard furtif, elle s’éloigne du groupe pour rejoindre la salle de bain à l’étage, la moins fréquentée. Et il ne faut qu’une minute pour que la porte s’ouvre. En posant son regard sur Zekh, elle sent une profonde bouffée de désir l’envahir, et s’assure qu’il verrouille bien la porte avant de s’approcher de lui, glissant ses mains autour de son torse, les liant dans son dos. « C’était une torture de te voir avec elle. », avoue-t-elle avant de se hisser sur la pointe des pieds, l’embrassant avec fougue, passion. Le genre de baiser qui donne envie de bien plus, bien que les circonstances ne soient pas optimales. « Alors, ça te plaît d’être mon agent le temps de dix minutes ? », demande-t-elle, un sourire en coin.
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