Wayne pris conscience qu'il ne pouvait que s'en mordre les doigts de cette situation, et il n’avait pas le droit d’en vouloir à Eden pour les propos qu'elle tenait à son égard. Certes avait-elle pu se montrer direct et assez glaciale pour l'occasion mais, en l'occurrence, le ton qu'elle employait fut le cadet de ses soucis en cet instant. En effet, les pensées de Wayne se divisèrent en deux aspects différents l’un de l’autre. Tout d'abord, il y avait cette prise de conscience fautive. Il a fait ce qu'il pensait être le mieux, il a veillé tellement à l'épanouissement d'Eden et des enfants comme il le pouvait qu'il s'est retrouvé à trop en faire et à cacher l’essentiel, au détriment de sa famille finalement. Néanmoins, cela ne l'empêchait pas de se sentir mal, excessivement mal... Pourquoi ? Parce que pour la première fois de sa vie, il ne trouvait aucune solution positive et un tant soit peu agréable à ce problème qui s'imposait à lui. Un problème dont la solution tenait en réalité dans l'existence même de ce problème. Cela ne pouvait pourtant pas, prendre fin, c’est impossible pour lui, inimaginable qu’il puisse perdre Eden et leurs enfants. Il avait cette désagréable sensation d'avoir raté ce qui ne pouvait échouer. Tel un être humain parmi tant d'autres, il se voyait confronté à la douleur d'une chute qu'il n'avait pas envisagée avec autant de force et de douleurs. Il n'avait voulu accepter que cette situation échapperait, d'une certaine manière, à son contrôle.

Oui, Wayne venait de commettre une erreur de plusieurs semaines devenus mois, dont il se devait de payer les pots cassés aujourd'hui. De par ce ressenti aussi soudain, il n'eut qu'une seule et unique envie : y mettre un terme une bonne fois pour toutes ! Il savait que ça n’allait pas être simple, et que l’ultimatum d’Eden ne suffira peut-être pas. Il savait qu’il devra quitter la maison à son retour. Mais il était déterminé à mettre un point final à toute cette histoire. Alors, il encaissait les mots de sa conjointe. Il les acceptait. Il ne discutait plus sa décision. Ce traitement, il ne le devait qu’à lui-même. Lui seul était à blâmer dans cette histoire. Gardant premièrement le silence face aux propos d'Eden, il avança vers l'encadrement d'une des fenêtres proches du salon. Il prit appui sur l'encadrement de cette dernière à l'aide d'un bras, fixant alors le vide de manière désabusée. En cette seconde, le monde aurait pu s'écrouler sous ses yeux, il s'en moquait éperdument, comme si plus rien n'avait d'importance désormais !

« Tu devrais te rassoir… » Son visage se baissa durant quelques secondes. Son poing se referma, se comprima, avant qu’il ne remâche la pression en revenant vers la table du salon, prenant place face à la jeune femme. Son regard droit dans le sien, il était prêt à livrer cette vérité. « Ça remonte à pas mal d’années. A l’époque ou je faisais des conneries que j’oubliais le lendemain. Ça s’est passé à Las Vegas… » Commençait-il alors son récit, sur cette erreur du passé, qu’il était en train de payer aujourd’hui au prix fort. Pour la suite ? Il faudra encore attendre, pour avoir la fin de cette histoire. En espérant, que la solution soit trouvée, avant qu’il ne soit trop tard, et avant que tout soit perdu.