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Tallulah Rivers
Lun 2 Nov - 15:24
Tes mots me déroutent. Ta réaction nonchalante me surprend. Je me demandais si c’est par habitude, si c’est à cause de moi. Je me demandais si c’est moi qui te poussais à te retrancher, à t’avoir conditionné à accepter l’amitié, et rien de plus. Une zone de confort dans laquelle nous orbitions sans oser faire de brèches dans ses limites. Est ce la peur de l’inconnu? N’a-t-on pas le goût du risque comme certaines autres? Pourquoi est-ce qu’aucun de nous ne bouge? Est ce par manque de courage? Pour avoir vécu des expériences similaires à plusieurs reprises; un jour, j’ai tout simplement réalisé que j’utilisais sans cesse le même mode de fonctionnement. D’un côté, j’arrivais à obtenir des résultats positifs, mais d’un autre je me retrouvais parfois confronté à de lamentables échecs. Je me reposais sur mes stratégies dites infaillibles, car elles récoltaient tout de même des franc succès. Petites victoires, grandes défaites voire des gros « bides ». L’heure était donc venue de déserter ma « zone de confort », moi aussi. L’intérêt d’abandonner son périmètre de sécurité, nous invite à faire un voyage vers l’inconnu. Par expérience, je peux affirmer que tout ce qui est étranger n’est pas forcément néfaste ou dangereux, et parfois on peut même y prendre plaisir. Il est essentiel de tenter de nouvelles choses, de s’ouvrir à l’univers et d’accepter ce qu’il a à nous offrir, de quitter sa bulle, en d’autres termes, il est nécessaire de se renouveler. Et pour y arriver, nous devons faire appel à notre courage, nous devons apprendre à faire confiance à tout ce qui nous est inaccoutumé, inhabituel et/ou nouveau. Nous pouvons embarquer à tout âge dans le navire qui nous transporte vers l’inconnu. Les mauvaises expériences nous donnent des leçons de vie et les autres peuvent nous apporter le bonheur, la joie, la renaissance, l’amour, la sérénité, la paix et bien plus encore. La plupart du temps, on agit rarement dans le but d’avoir des remords mais nous ne pouvons pas les négliger, ils existent et ils interviennent souvent après les regrets.
Cependant, les remords à un moment donné du processus ne sont plus sous notre contrôle, alors nous devons juste les vivre et tenter de les dépasser. Tandis que les regrets nous laissent un goût quelque peu amère : «J’aurais dû agir quand il était encore temps, j’aurai dû faire ceci ou faire cela etc…». En cet instant, je devais prendre une décision, le processus de réflexion était ardu et je ne suis pas certaine de la manière dont je vais pouvoir la surmonter. Mais, s’il y a une chose dont je suis sûre, c’est de n’avoir aucun regret. « Et si je ne voulais plus poursuivre sur le même ton ? » Osais-je te demander avec une assurance qui me surprenait moi-même. Des « et si », j’en ai connu dans ma vie, j’en ai appliqué des tas, même avec toi, Adel. Et si je disais stop aux « et si » ? Tu es à la fois d’une incroyable retenue et d’une grande douceur. Je souhaite que tu reviennes. Je m’avance vers toi avec confiance, Je me livre sans tenir compte des conséquences. Pourquoi risquer tant sans couverture? « Y’a toujours eu ce quelque chose chez toi, qui m’a toujours retourné d’une manière ou d’une autre… ». Je devais sortir de ce schéma, de cette zone, je n’avais pas de regrets à avoir. « J’ai peut-être omis de te dire durant toutes ces années à quel point tu es important, à quel point tu m’es vital…Et le fait de n’avoir jamais abordé le sujet de notre amitié hors du territoire de l’amitié m’a conditionné à ne jamais oser…Je n’ai jamais osé, Adel. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai jamais rien ressenti de différent » Parce qu’il fallait aussi, que je sois honnête avec moi-même !
Il fallait que je sorte ces choses inavouables et inavouées. Je brisais la zone de confort, mon regard ne lâchant pas le tien, et ma voix claire, certaine de mes propos. « J’ai envie d’oser ! » Lachais-je enfin, finalement. Eprouvant le besoin de le dire avec mon regard encré dans le sien.
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La notion d’attirance chez Adel était particulière. Si sa vie dite amoureuse est quasiment un désert, c’est parce que l’attirance physique, n’a jamais été quelque chose qui a occupé sa vie. Hormis durant l’adolescence, et encore, il avait été timide à cette époque, et rien de grandiose ne c’était produit. Sa petite amie à l’université, il l’avait aimé pour son imagination débordante, et l’attraction physique avait occupé peu d’espace entre eux. C’est d’ailleurs peut-être pour ça, que ce couple n’avait pas duré. C’est aussi, parce qu’il aimait prendre le temps d’explorer l’esprit de l’autre, et que la majorité des personnes, s’ennuyaient rapidement de ce mécanisme. Avec Tallulah, ça avait été différent. Parce que du temps, il y’en avait eu. Des années même à la découvrir, à la voir grandir, murir, et devenir la femme qu’elle est aujourd’hui. Mais Adel n’a jamais osé la voir autrement qu’une meilleure amie, même s’il avait longtemps espéré plus. Et il ne s’est jamais senti offensé ou blessé de l’absence de ce plus venant d’elle. Il avait appris à vivre avec, jusqu’à ce que cette chose ne soit plus imposante. Il ne sait pas pourquoi il eut aujourd’hui envie de lâcher le morceau. Et peut-être que si, le poids des années a fait que cela commençait à peser lourd sur ses épaules. Il ne sait pas s’il se sentait mieux, il sait seulement qu’il ne s’attendait pas du tout à ce type de réponse venant de Tallulah.
L’accord tacite entre eux qui avait duré des années, avait tout l’air de se briser en cet instant ou Adel pose ses grands yeux sur la jeune chanteuse. Il avait le teint rougi sa peau s'était légèrement réchauffé malgré le fait que la température du lieu n'ait pas vraiment augmenté. Le temps, c'était bien connu, pouvait faire changer les gens. Mais jusqu'à quel point, là était la véritable problématique de ce beau lieu-commun. Quelqu’un qui, prenons un exemple, n'aimerait vraiment pas les cacahuètes, ne se mettrait jamais du jour au lendemain à en manger par poignet en adorant leur gout bien trop salé. Cela était impossible. Il en allait de même pour Tallulah avec Adel. Ce qui lui venait à l'esprit était qu'il avait toujours eut des sentiments forts pour elle, ils s’étaient estompés au fil des années, certes, mais ils avaient toujours été là, comme endormis par les circonstances de la vie de chacun. L'exacte contraire de l'amour n'était pas la haine, encore moins la jalousie d'ailleurs, mais véritablement l'ignorance, l'indifférence à la personne se trouvant en face de lui. Et il fallait le reconnaitre, cela n'avait jamais été le cas. N'allant quand même pas jusqu'à trouver cela normal, il fallait avouer qu'il y avait quand même une sorte de logique, comme quoi le temps faisait bel et bien son effet. Les deux avaient changé, les deux étaient passé par des chemins plus ou moins tortueux, mais surtout douloureux, et au final, ils se retrouvaient à changer leurs avis, et surtout leur comportement vis à vis de l'autre.
« Oser ? Oser quoi ? » Demandait-il, plus pour gagner du temps afin de se redresser et de mieux se positionner sur cette chaise et face à la jeune femme. Gagner du temps et réfléchir à ce qu’il désirait vraiment, non pas de désir c’est éphémère…Ce qu’il voulait, ç présent. « Être plus que des amis, c’est ce que tu veux dire ? » Arrivait-il à formuler, en reposant le regard sur elle après des secondes ou il l’avait laissé se balader sur ses mains qui devenaient moites. « Comme ça…juste…Tu viens d’en décider maintenant ? » Il était confus, surpris, et un peu perdu.
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Tallulah Rivers
Lun 23 Nov - 18:29
Vous avez déjà regardé une vague ? Oui, une vraie vague, noble, écumante, invincible ? Vous en avez, vous, déjà senti une ? Oui, sûrement que vous en avez vu, surtout si vous étiez en vacances quelque part où il y avait une belle plage. Mais peut-être que ce n’étaient que des vaguelettes, comme celles de la côte méditerranéenne. Ou alors, vous étiez plutôt sur la côte atlantique où l’on peut admirer de vrais beaux rouleaux blancs qui sentent bon le sel. Est-ce que ça constitue une vraie vague ? Une vraie de vraie ? Pas sûr. Ou bien, vous avez pu visiter une de ces destinations exotiques placardées sur les murs des agences touristiques par des posters aux couleurs dorées. Alors là oui, ce sont de véritables murs d’eaux qui rugissent au loin pendant que vous, vous êtes tranquillement installé dans une chaise longue, sous un parasol bienfaisant. Pourtant non, ce n’est pas encore ça. Car il n’y a pas besoin de voyager pour découvrir ces vagues puissantes. Il n’y a pas besoin d’aller au bord de la mer. En fait, il faut juste s’arrêter, ne plus bouger et fermer les yeux. Et là, vous allez la sentir. C’est la vague de la vie qui emporte tout sur son passage. Elle est parfois douce, tendre et légère, parfois violente, sans pitié, nous laissant sans souffle, prêt à nous noyer dans nos pleurs. C’est cette vague qui nous indique le chemin à suivre. Le meilleur chemin pour vous ou moi. On peut lutter, se battre, refuser de céder, mais on finit par s’épuiser et la vague elle, finit toujours par gagner. Cette vague, c’est cette sensation nette que, par exemple, une relation est terminée, qu’il faut vraiment changer de travail, qu’il faut partir loin ou que, cette idée qui nous trotte dans la tête, il faut vraiment l’accomplir.
En l’occurrence, l’aveu d’Adel provoqué une vague si grande, que je l’en retrouvais si chamboulée, et à la fois, tellement sure de ce que je venais d’avouer à mon tour. Alors pourquoi diable s’amusait-il à reculer à présent que je me retrouvais prête ? Oh, épargnez-moi vos yeux furibonds pour une rapidité de réaction de ma part. Il y a des désirs inconscients, qui ont besoin d’une lumière pour enfin se réveiller. Et il vient de le provoquer, ce réveil. Oui Adel, tu viens de le faire ! Ne joue pas à l’indifférence, par pitié ! « Oser être autre chose, oser être plus…à notre rythme. » Il était soudainement plus simple d’écrire qu’une chanson que de répondre à ce type d’interrogations qui me déroutaient. C’est toi, qui me débâcle, à dire vrai. « Juste laisser faire les sensations contenues et refoulées…et voir comment les choses peuvent évoluer ? » J’hochais des épaules, tout en te regardant de mes yeux entourés de noir, battant des cils, telle une chouette en attente du crépuscule pour s’envoler. « Oui, mais je veux dire, pas du jour au lendemain » Où se trouvait la limite entre l’amour et l’amitié ? Pensez ce que vous voulez, l’amitié a toujours été plus puissante que l’amour, dans ma vision des choses. On pleure les ruptures amicales pendant toute une vie. Alors que l’on remplace l’amoureux, sans trop d’états d’âme. Un risque, à prendre, ou à laisser.
Mes poings tapèrent sur le bord de la table, celle-ci connut quelques secousses. Tu faisais exprès ou quoi ? « Je viens de le comprendre, maintenant ! Grâce à ce que tu m’as dit… » Je soupirais, mon regard déviant sur tes mains, je le savais qu’elles devenaient moites, à présent Je repris mon souffle, avant de ne te regarder droit dans les yeux « Adel, je ne veux pas compliquer les choses, ok ? J’essaye plutôt de nous faciliter la tâche…Mais si tu préfères que l’on en reste là, que rien ne change, que rien ne soit osé et que tout continue à être refouler…Alors je le ferai, je ferai tout pour ne jamais te perdre ! » Et crois-moi, j’étais sincère !
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Avec ces révélations et ces confessions, venait la peur. Adel avait peur de risquer une amitié, pour quelque chose qui ne marchera pas. Le jeune réalisateur se connaissait assez bien pour savoir qu’il n’était pas dans les « normes » pour ce genre de choses. C’est peut-être dû à son manque d’expérience, mais c’est aussi et surtout dû à sa nature même, à sa personnalité et aussi à comment il considérait les relations intimes. Pour faire bref, il n’était pas doué. Malgré cela, quelque chose en lui se réveillait et prenait de plus en plus de place. Il observait Tallulah lui répondre, elle-même ayant du mal à trouver les mots pour se faire comprendre. Il aurait voulu lui dire qu’elle n’avait pas à répondre, et qu’il comprenait ce qu’elle avait voulu dire, que tout ce qu’il désirait était gagner du temps pour classer et ordonner ses idées embrouillées dans sa tête. Parce que oui, il voulait, prendre le risque. Personne ne possède la formule gagnante voire miracle, mais une chose est certaine : plus les années passent, mieux reconnait-il ce qu’il voulait, meilleure est la façon dont il affronte la difficulté, et c’est avec une grande maturité et une sagesse perpétuellement grandissante qu’Adel réussit à accepter ce qui peut lui arriver.
Néanmoins, cette fois, il éprouve une difficulté non négligeable de passer d’une étape à une autre, malgré son désir profond d’oser se jeter à l’eau, complètement s’y jeter. Il a découvert au fil des années qu’il existait en lui une partie qu’il n’avait encore jamais rencontré, et qui se mis petit à petit en éveil le jours ou Tallulah était venu lui rendre visiter sur le tournage de son dernier court métrage. Chaque lien, chaque amitié, chaque lot de sentiments différent d’une personne à une autre, d’une relation à une autre. Et ce qui le lie à la jeune femme lui est si important, qu’il ne pourra jamais se pardonner s’il venait à l’abimer. Comme elle venait de le lui dire, il fera tout pour ne jamais la perdre. Par amitié, par amour…
« D’accord » Dit-il sur un ton se forçant à être le plus naturel possible. Mais, ce n’est pas une partie de plaisir, ce n’est pas du tout simple. Ses grands yeux se posèrent sur ceux de la jeune femme. Ils étaient sincères, sans aucun filtre. « Faisons cela…Soyons naturels et allons à notre rythme, sans rien brusquer ni forcer » Tous ses muscles sont tendus, son cœur est à la fois comprimé et aussi fougueux qu’un cheval en plein galop. Et un sourire apparait sur ses lèvres. Adel regagne un peu d’assurance à ce moment-là, il n’allait pas reculer, il était prêt…à son rythme. « On verra bien ou cela nous mènera » Il voulait croie que leur amitié et leur lien particulier, était assez fort pour résister à tout ce qui pourrait s’avérer être un obstacle pour eux. L’avantage, est qu’ils ont toujours été des amis qui se disent tout, sauf peut-être l’aveu de cette attirance. Mais c’était fait, alors il voulait être optimiste et se dire qu’il n’y a pas de raison pour que cela ne continue à fonctionner ainsi. Sa main reprend sa bière qu’il avait abandonné sous la confusion et la surprise des mots échangés. Il se déshydrata d’une lampée, avant de n’ajouter. « Alors, comment me décrirais-tu ta collection ? » Rester naturel, et laisser faire les choses. Il pense pouvoir gérer ce fait.
Topic terminé
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