Crédit(s) : Miss Turner/Ziggy Stardust (moi)/RossResources
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Profession : Actor, Singer & Producer in Musical Theater
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Turgen Namjilyn
Mar 18 Aoû - 22:54
There is something in the air The wind keeps it secret in its bosom There is something in the air When the wind opens the petalsflowers blossom There is something in the air When the wind glides through the flute sweet notes flow
Le vide. Le néant, le silence. Voilà pourquoi Turgen n'aimait plus se réveiller. Tout lui semblait dépeuplé, désert gelé qui le prenait au plus profond de lui-même, résonnant dans le néant intérieur de tout son être. Vide absolu trop profond pour ne pas sombrer immédiatement dans la noirceur des bas-fonds si effrayants. Et pourtant si attrayants. Se laisser choir pour mieux étreindre les ténèbres, tout accepter pour se prostituer dans l'oubli de quelques instants. Juste, quelques instants. Avant que tout ne revienne en pleine gueule avec plus de force encore. Voilà qu'il s'était endormi sur la moquette de son appartement londonien, loué, de toute évidence. Il se réveille avant l’aurore, hébété, sans souvenir de s'être endormi ainsi. La veille, il avait encore une fois fixé cette photo de famille. L’unique photo ou ils apparaissaient tous les quatre. Lui, tout petit, tenant à peine debout, au centre, entre les genoux de ses parents. Eux assits de chaque côté. Et puis Yun, son frère, tel un gardien, debout, une main à gauche, l’autre à droite, posées sur les épaules de leurs parents. Les larmes ne tardaient jamais à se former, mais contrairement à ce que l’on peut déduire, elles ne se déversaient jamais en ras-de-marrée incontrôlables. Turgen restait digne, même dans la peine. Discret, même seul dans l’obscurité. Ses larmes coulaient délicatement, une à une, traçant leurs chemins sur son visage, marquant ce dernier. Et lorsque celles-ci semblaient rompre, d’autre venaient se joindre alors qu’il portait le dernier livre offert par Cai, son meilleur ami, un livre qu’il n’avait encore jamais pu lire. Asséché, il finissait par être emporté par Morphée, qui voulait bien lui accorder un peu de répit.
Est-il possible de regarder vers demain sans se tourner vers le passé ? La tendresse et la douceur, c’est encore le choix de dire la vérité possible avec respect et amour, de se faire un reproche sans humilier, ni juger, ni écraser. Turgen a posément réfléchi à ses projets de vie fleuris d’utopie et de fantasmes, d’essayer d’en définir, de réfléchir à leur concrétisation. La réalisation de sa vie engage souvent d’autres personnes, donc il repousse pour faire ce qu’il a à faire par ses propres moyens résiduels. En quittant la Chine, en faisait un trait d’union sur sa carrière, en essayant de se perdre dans un environnement absolument peu familier pour se reconstruire et en sortir plus fort. Quelle surprise : il s’est trouvé dans une situation bien étrange au lieu de regarder en avant, il a regardé en arrière et il les a toutes revus, celles nommées ; tristesse, désillusions, déceptions, cela valait-il vraiment la peine d’y croire à une nouvelle page ? Alliait-il rester sur ses déceptions, ces deuils ? Il a pu considérer ces situations passées comme une école, une leçon, et réfléchir à ses projets en considérant la possibilité de leur accomplissement, d’envisager leur concrétisation en fonction de sa vie. Pourtant aucune garantie de réussite… Notre vie n’est-elle pas faite en permanence de joies et de désillusions… il souhaiterait tellement avancer par les unes et par les autres. Ce sera difficile. Mais il se dit pouvoir y arriver. Et il pense que c’est cette notion de « je vais y arriver » qui lui a permis de tenir, de se relever à chaque fois. Il peut y arriver.
Pour l’heure, il se contentera de courir. Oui, courir. À la suite d’un bref passage à la salle de bains afin de se réveiller sous une eau tiède, il enfila un t-shirt et un short de spots multipoches, mis ses baskets et inséra ses earpods. Téléphone et clés, et il était parti pour un footing matinal qui durera le temps qu’il faudra. Turgen ne limitait jamais ses courses, ça pouvait durer deux heures comme une heure, il aimait se donner en cet exercice qui était sa façon à lui de dégager toute mauvaise onde, toute peine, se refaire un air, au moins pour tenir la journée. Dans sa course rythmée par une musique dense, il lui semble avoir reconnu une silhouette qui n’était plus bien loin. Bientôt, il dépassa l’homme qui n’était autre que son voisin de pallier, Manuel. Un fin sourire à peine perceptible se dessina sur ses lèvres en le dépassant, alors qu’il se tourna pour lui faire face tout en continuant à reculer pour ne pas cesser l’activité de ses jambes. « Faster ! » Il se retourna et continua sa course. Oh, il ne se moquait pas, il espérait naïvement le motiver à aller un peu plus vite, en le narguant un peu. S’il ne connaissait pas encore très bien Manuel, Turgen l’aimait bien, il avait été sympathique avec lui, lui ayant proposé de lui faire visiter des endroits chouettes dans la capitale londonienne. Même si, il trouvait qu’il lui arrivait de pousser un peu trop sur l’alcool, c’est d’ailleurs grâce à ce fait qu’il l’avait connu. Le ramassant à deux fois sur le pas de la porte. Il poursuivit encore sur quelques foulées rapides avant de ne calmer son rythme, jusqu’à finir par marcher tout simplement. Il avait soif, il avait faim, et il avait également besoin d’une douche. Mais étant donné qu’il y avait de quoi se désaltérer dans les alentours, il allait certainement commencer par ça. Rebroussant chemin à la recherche d’un coin tranquille (car il ne connait pas encore bien les alentours), il tomba sur Manuel, qui semblait tout essoufflé. Il lança un « Hello ! » en se rapprochant de lui, retirant ses écouteurs et les laissant glisse dans l’une de ses poches. Sa salutation avait bien son accent. Si son anglais était bon, il y avait toujours la trace de son accent, plus prononcé sur certains mots que d’autres. « Alors, ça fait du bien ? » Lançait-il, avec une humeur qui tranchait radicalement avec la peine qu’il avait en se réveillant. Ne sachant pas trop à quoi s’attendre comme réponse. « Tu ne connaitrais pas un café tranquille par ici ? » il enchaînait, naturellement. Devait-il formuler qu’il pouvait prendre un café à deux ? Qu’est ce qui est fait et formulé, ici ? Il avait encore du mal à le savoir. « On pourrait y prendre un truc… » Ni affirmation, ni interrogation.
Profession : Compositeur/Chanteur/Musicien pour MK & The Smiths
Coté cœur : agaart yamar negen züil baina
Manuel Kian Said
Jeu 20 Aoû - 13:06
Ses baskets claquaient sur le trottoir. Dans son quartier, c’était plus calme que d’habitude à cette heure là. Il avait repris la course il y avait quelques semaines de cela, un peu après son retour à Londres. Il essayait de courir au moins quatre fois par semaine - mais après des mois sans faire de sport, il était difficile pour lui de s’y remettre. Il n’avait bien souvent aucune envie de se lever; ou de faire quoique ce soit de sa journée - souhaitant oublier le reste du monde, refusant de se confronter à ce qui lui paraissait insurmontable. Parfois, il avait également trop la gueule de bois de la veille. Il prenait sur lui et tâchait de s’auto-discipliner le plus strictement possible. Il se rappelait ce qu’il voulait faire, tout ce qui lui avait traversé l’esprit pendant son absence, cet épisode sur la plage en Espagne qui aurait pu mal tourner… et il se levait.
Il aurait été impensable pour lui auparavant de courir sans avoir des écouteurs dans les oreilles et de se laisser porter par le rythme de la musique qui le poussait à avancer. Mais depuis qu’il avait repris cet exercice, il se le refusait. La musique permettait à son esprit à vagabonder, et ces temps-ci, c’était très mauvais. Il ne voulait pas penser à autre chose. A la place, il se concentrait seulement sur sa condition physique, sur l'exercice. Sur sa respiration - sur ses jambes qui le tiraient, sa poitrine qui le brûlait, quand il courait un peu trop vite, un peu trop longtemps. Il ressentait chaque inconfort comme un paradoxal soulagement, son cerveau se focalisant sur cette douleur-là qui était, quelque part, assez salvatrice.
C’est ainsi qu’il l’entendit arriver, Turgen, sans savoir d’abord que c’était son voisin qui se rapprochait derrière lui, jusqu’à ce qu’il ne le dépasse et se retourne vers lui quelques secondes. Il prit l’apostrophe de l’autre homme comme un défi, et cela lui décocha un sourire alors qu’il accélérait sa foulée avec détermination et l’envie de le rattraper, de répondre au challenge. Mais Turgen allait définitivement trop vite pour lui, et il avait déjà trop de kilomètres dans les jambes qui fatiguaient - encore une fois il manquait d’entraînement, et en plus de cela son régime alimentaire actuel laissait fortement à désirer, ce qui n’aidait en rien. Au loin, il aperçut Turgen ralentir et s’arrêter et il fit de même, n’ayant pas franchement l’envie d’en faire plus quand un point de côté le faisait grimacer - tâchant de reprendre sa respiration alors que son voisin rebroussait le chemin vers lui. “Hello Turgen” Il le salua avec l’espoir d'avoir prononcé son prénom correctement - il ne l’avait entendu qu’une fois, quand il s’était présenté à lui. La situation à ce moment là, d’ailleurs, avait été plutôt inconfortable pour Manuel qui s’était réveillé dans l’appartement de Turgen, n’ayant aucun souvenir d’y être rentré. C’est qu’il avait été beaucoup trop ivre, et que Turgen n’avait pas trouvé ses clefs sur lui - il l’avait donc accueilli chez lui, sans même le connaître. Cette action des plus altruistes avait touché Manuel plus qu’il ne voulait l’admettre, d’autant plus que Turgen n’avait pas cherché à lui faire la morale, ou posé des questions indiscrètes. En revanche, ça n’avait pas empêché Manuel de se sentir bien embêté d’avoir imposé sa présence ainsi, et qu’il l’ait vu dans un tel état de perdition. Il avait cherché à le remercier en comprenant qu’il était nouveau ici, et en lui faisant visiter Londres un peu. “ça oui, je sais pas toi mais moi rien de tel pour me vider la tête” Il répond en pointant son crâne du doigt. Il regarde autour de lui pour se rappeler où ils se trouvent exactement à sa question, et hoche la tête. “Bonne idée, je meurs de soif - et va falloir que je mange un truc” Il pense tout haut - son dîner de la veille n’avait pas vraiment été un dîner. “Come on, y a un endroit sympa par là” il fait un signe de la main pour l’entraîner quelques rues plus loin. “Tu cours souvent?”
Quelques minutes plus tard, ils s’assoient à l’une des petites tables en bois sur la terrasse du café/brunch qui dépasse sur le trottoir, MK se penche et attrape des menus qui trainent sur une table de derrière et en tend un à Turgen “Tiens, ils ont pas mal de trucs, ils essaient de faire le plus local possible et le café est équitable” Il commente et se lève. “Je vais demander deux verres d’eau déjà, j’arrive” - Il passe rapidement aux toilettes, pour se passer de l’eau fraîche sur le visage, puis passe au comptoir et revient quelques secondes plus tard avec deux verres d’eau qu’il place sur leur table, le sien déjà à moitié vide. “Tiens” Il termine son verre, et s’adosse au dossier de la chaise. “Alors? Est ce que tu t’habitues à Londres?”
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Turgen Namjilyn
Ven 21 Aoû - 23:56
On peut se demander pourquoi Turgen avait choisi Londres ? Pourquoi avoir choisi d’aller dans un pays ou tant de choses différaient ? Il aurait très bien pu choisir de retourner dans sa terre natale, ou bien simplement aller se ressourcer dans un pays voisin. Cela aurait peut-être été moins compliqué sur de nombreux aspects. Il n’aurait même pas eu besoin de passer par le long et lourd processus de demande de Visa. Tien, il aurait même pu aller à Astana chez Erasyl, cela lui aurait été plus familier que l’Angleterre, le Kazakhstan étant l’autre grand pays des steppes qu’il chérissait tellement. Néanmoins, Turgen désirait un dépaysement total, il souhaitait se « laver » de tout ce qui avait l’habitude de faire son quotidien. Un environnement méconnu, nouveau, même difficile pour se dépasser un peu. Londres lui avait été susurré par un membre de son équipe, il s’était renseigné et il s’était jeté la tête première dans une aventure qu’il menait depuis déjà deux mois. Il ne recherchait rien de spécial, il était ici pour refaire une rencontre avec lui-même, pour s’inspirer d’un ailleurs, s’améliorer, et trouver la force de se relever pour de bon, afin de mieux attaquer sa tragique destinée. Turgen n’était pas venu pour se faire des amis, la solitude ne l’a jamais dérangé. Bien qu’il ne soit pas un introverti, passer des moments seul est pourtant ce qui lui permettait de faire son regain d’énergie. De se questionner et d’assumer autant ses interrogations que ses réponses. Il avait toujours mal, son cœur saignait constamment, il ne se passait pas un matin sans larmes muettes mais copieuses. Pourtant, il lui semble qu’il y arrivait déjà, un peu, avec ce rôle obtenu, son envie de reprendre la composition, son vlog qu’il tenait pour ses fans…Il y croyait, il n’avait pas d’autre choix.
Turgen était « musical », mais il était aussi « silencieux ». Le silence ne le dérange pas. Le silence représente pour lui et d’une façon générale une « denrée » rare et vitale pour tout être humain qui aspire à se retrouver avec lui-même. Vivre seul, dans une ville dont il ne connaissait pas grand-chose, se traduit nécessairement par l’existence de nombreux moments de silence. Plus généralement, l’une des manifestations de sa solitude s’illustre au travers du silence qui se fait autour de lui. Chaque matin, chaque soir, chaque nuit, et chaque jour. Le plus souvent, ce silence fait peur mais il lui permettait de rentrer en contact avec lui-même, si profondément. Ça faisait mal, et ça faisait aussi du bien. Le silence apparait donc comme un moyen de cesser la fuite en avant qui permet de tenir le coup (artificiellement) et de se trouver confronté au réel de sa réalité psychologique. Ouvrir sa conscience à de l’espace et du temps revient à donner de l’oxygène à un membre que l’on vient de déplâtrer. Il faut du temps pour que la pensée se sente autorisée à nouveau à circuler à l’intérieur de soi, que les idées d’aujourd’hui et du passé puissent à nouveau rejaillir et pour faire (re)vivre la personne qui était (partiellement) mise sous silence jusque-là. A quoi pouvait penser exactement Turgen dans un silence ? Il se pose des questions dernièrement concernant les liens qu’il pourrait établir avec autrui, il cherche à toucher et à entourer, à souligner, à limiter leur signification. Peut-être qu’il songe à tout ça parce que justement, il a l’impression de plus contrôler certaines choses et que de nouvelles entrent dans sa vie et n’arrive pas à s’y apprivoiser comme il le faut.
Un fin sourire se dessine sur ses lèvres face à la salutation de Manuel, son voisin. La prononciation de son prénom le faisait toujours sourire un peu. « Je comprends parfaitement ce que tu veux dire » dit-il tout naturellement, le sport a toujours été un excellent défouloir pour lui, une manière de dégager toutes les mauvaises ondes et de faire peau neuve pour la journée. « Tous les jours » Répondit-il à sa question, il pouvait aisément déduire que ce n’était pas du tout le cas de son vis-à-vis, et ça aussi, ça le faisait intérieurement sourire. Il le suivait sans plus de questions, ayant un bon sens de l’orientation, il enregistrait quelques repères pour pouvoir revenir dans ce café si l’endroit lui plairait. S’il ne le connaissait pas encore assez, il était jusqu’ici la seule personne avec laquelle il se sentait bien à l’aise d’être lui-même. Il n’avait jamais encore fait preuve d’indiscrétion, et les échanges avec lui se faisaient si naturellement qu’ils en devenaient facilement agréables. Il prit place à la petite table en bois à l’extérieur, et réceptionna le menu qu’il commençait déjà à analyser. Turgen disait café, mais son esprit pensait « thé », et fort heureusement, il y en avait ici. Manuel disparut entre temps et revint quelques secondes plus tard avec deux verres d'eau. « Merci » dit-il en saisissant le verre, commençant par avaler de petites gorgées successives, avant de n’en prendre une plus longue qui avait achevé toute trace de liquide dans le verre. « Un peu… » Dit-il en faisant un signe de la tête qui allait avec sa réponse. « Je me fais quelques repères ici et là. Chinatown est devenue ma seconde adresse » Lui informait-il avec un sourire en coin. Bizarre, fuir la Chine, mais passer du temps dans un quartier qui lui ressemblait un peu dans son contenu, sa langue et ses décors. « C’est très… » Il leva les yeux vers le ciel en se pinçant ses fines et délicates lèvres, cherchant le bon mot. « Multiculturelles comme ville ! » Ajoutait-il, triomphant d’avoir trouvé le mot recherché, son regard s’attardant un peu sur celui de son vis-à-vis, avant de le laisser tomber sur le menu. « Tu me conseilles quoi comme gâteau ? » Son regard quittant le menu pour se poser sur celui de l’homme en face. Contrairement à ses yeux, les siens étaient si grands et expressifs. « J’aime beaucoup Londres, mais…J’ai le sentiment que les gens sont un peu froids, il fait trop gris, trop souvent…Je crois que c'est ce qui leur donne cet air » Il tentait d’imiter les quelques visages qu’il jugeait « froid ». Ça ne lui allait pas très bien, Turgen n’avait pas l’air d’être un mec drôle d’apparence, surtout qu’il ne comprenait pas toutes sortes d’humour, pourtant, il était plaisantin, à sa façon. « T’es la seule personne avec laquelle j’ai pu sympathiser jusqu’ici » Avouait-il sur un mince sourire. « Tu sais d’ailleurs que la première fois que tu t’es trouvé chez moi, n’a pas été la première ou je t’ai…ramassé ! » Le pointant du doigt, non pas pour le designer, mais encore une fois heureux d'avoir trouvé le mot recherché.
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Manuel Kian Said
Dim 23 Aoû - 21:21
“Pas étonnant que tu m’ais dépassé comme ça” Il répond dans une constatation avec un léger sourire, reconnaissant facilement qu’il était clairement moins en forme que Turgen et qu’il n’avait plus l’habitude de courir tous les jours. La réponse de son voisin lui donnait une idée de la détermination et l’organisation qu’il pouvait avoir. C’est quelque chose qu’il aimait chez les gens. Ceux qui savaient ce qu’ils voulaient et qui faisaient tout pour y parvenir. C’était inspirant. C’était quelque chose qu’il avait - qu’il avait eu? - avant. Il ne savait plus trop si c’était le cas. Il était certain qu’il était plus déterminé maintenant qu’il ne l’avait été trois mois auparavant; mais il ne savait pas s’il retrouverait cette même volonté qui l’avait habité dans le passé. Il en avait envie, du moins, et c’est ce qu’il essayait tant bien que mal de retrouver ces temps-ci. Au moins, aujourd’hui il n’avait pas la gueule de bois. Et il avait fait son jogging. Autrement dit, c’était une petite victoire qui s’accumulait à celles qu’il avait déjà acquises depuis son retour. Un jour après l’autre, avec un ou deux projets qu’il voulait atteindre dans un coin de son esprit - c’était l’idée, sinon il se découragerait sans doute.
Il n’avait pas réfléchi un instant avant de l’emmener dans le petit café. Il appréciait sa présence, et leurs conversations. Elles étaient agréables, et elles arrivaient naturellement - et ça, ce n’était pas quelque chose qui arrivait souvent, ces derniers mois. Peut être était-ce dû au fait qu’ils ne se connaissaient pas, donc Turgen n’avait aucune idée de ce qu’il s’était passé dans sa vie; peut être que ça rendait les choses plus simples. A vrai dire, il ne se posait pas vraiment la question, se contentant de profiter de la fraîcheur de leurs échanges qui lui faisait le plus grand bien. Il s’était renseigné, avec curiosité et réel intérêt, sur l’adaptation de Turgen à Londres. Il se demandait ce qui l’avait poussé à venir ici. “J’imagine que ça te manque... ?” Il ne put s’empêcher de demander. De part leurs conversations passées, il avait compris qu’il venait d’arriver récemment, et de par son accent et ses propos qu’il avait tenu alors qu’il tournait son vlog - il avait a priori une certaine fanbase qui le suivait attentivement? - il avait supposé qu’il venait de Chine, mais il ne lui avait pas demandé ou cherché à en savoir plus, préférant rester respectueux et craignant d’être complètement à côté de la plaque - il ne voulait pas faire de fausses suppositions. Sa réponse, cependant, semblait confirmer cette hypothèse.
Un sourire vint se dessiner sur ses lèvres alors que Turgen prenait une seconde supplémentaire pour trouver et lancer avec fierté le bon mot alors qu’il parlait de la capitale. “Elle l’est! C’est une des raisons pour lesquelles j’aime beaucoup cette ville - toutes ces cultures qui se rencontrent.” C’est ce qui faisait - entre autre - la richesse de cette ville, et pour lui qui avait grandi avec deux - trois! - cultures bien différentes, c’était l’endroit rêvé. “Well, si tu as une sweet tooth, le gâteau au chocolat c’est toujours une bonne idée, mais il est un peu lourd ceci dit - sinon you can’t go wrong avec le cheesecake - ou le gâteau au citron, il est léger et très bon.” Il était un habitué de l’endroit, et ça se voyait dans sa réponse.
La suite de leur conversation, et des propos de Turgen qui imitait la froideur des londoniens, lui décocha un sourire des plus amusés - c’était une autre facette de son voisin qu’il découvrait maintenant. “C’est vrai qu’on est pas connu pour être la nation la plus chaleureuse aux premiers abords…” Et c’était peu de le dire. “Je comprends que cela puisse être un peu déstabilisant” Il avait baigné dans la culture britannique depuis son enfance, donc ce n’est pas quelque chose qui le surprenait, et d’ailleurs, il supposait qu’il avait pris certains de ces traits bien anglais; mais il n’était pas difficile pour lui d’imaginer que cela puisse demander un moment d’adaptation. “Mais je suis certain que tu vas vite t’habituer et comprendre ce que les gens veulent réellement dire… quant au climat, ça, je peux imaginer! Je n’en ai qu’un vague souvenir mais il parait que quand j’étais gosse et qu’on venait d’arriver ici j’ai demandé à mon père à quel point on était proche du Pôle Nord.” Il s’arrête et secoue la tête. “Je crois que ça m’avait pas mal déstabilisé aussi à l’époque. Je dis toujours que je préfère les températures et le soleil du Maroc, mais pour être honnête j’y suis retourné récemment et j’ai trouvé qu’il faisait un peu trop chaud - je suis devenu trop anglais faut croire.” Il termina sur un trait d’humour. Il était facile de parler à Turgen, et Manuel n’avait aucun problème à parler d’où il venait, au contraire, il était fier de la richesse de ses origines. “Ah! J’ai de la chance alors” Il répond avec un sourire, sourire qui cependant s’effaça quand son voisin lui avouait qu’il ne l’avait pas ramassé qu’une seule fois devant la porte de son appartement. “Vraiment?” Il grimace, passe une main sur son visage, clairement pas très à l’aise. Se remémorant les dernières semaines, il pouvait repenser à plusieurs soirs où il ne se souvenait pas exactement être rentré chez lui, donc ce n’était pas étonnant. Juste embarrassant. “Je suis désolé, t’étais pas obligé, j’aurais bien fini par rentrer à un moment…” Il ajoute lentement. Qu’est ce qu’il devait penser? Heureusement, la serveuse arrivait, lui évitant de continuer cette partie de la conversation qui n’était pas la plus confortable pour lui. “Hello MK, long time no see!” Elle leur sourit poliment, à lui comme à Turgen. “Hello Sir” Lily, de son prénom, était habituée à la présence du musicien dans le café mais il fallait avouer que depuis le drame, il était moins souvent là. Manuel l’aimait bien, la jeune femme - il la salua à son tour. Après le drame, elle n’avait pas fait de commentaire et s’était contenté de lui offrir sa consommation, un jour où il semblait au plus bas - sa façon à elle de lui montrer son soutien. Après, elle n’avait pas changé son comportement avec lui et il avait apprécié. “Alors, thé à la menthe ou café cette fois-ci?” Elle reprit en le regardant. “Trop tôt pour un thé à la menthe, mets moi un double expresso s’il te plait - et une part de gâteau au citron” Elle hocha la tête avec un sourire, puis se tourna vers Turgen pour prendre sa commande avant de les remercier et de repartir de son côté.
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Turgen Namjilyn
Lun 24 Aoû - 23:15
« Où cours-je ? Où vais-je ? Dans quel état j’erre ? » Comme dit une parodie de Shakespeare. Ce questionnement semble être le propre de sa condition humaine. Les oiseaux dans le ciel, les poissons dans l’eau se demandent-ils pourquoi ils volent, nagent et suivent tel courant plutôt qu’un autre ? Probablement pas, mais l’homme, « animal conscient », est taraudé par le sens, aux deux sens du terme justement : la direction à prendre autant que la raison valable sur laquelle fonder son existence. Pourquoi ? Parce que lui seul est conscient de sa mortalité. Et même s’il est possible de trouver des sources de motivation au quotidien, cette prise de conscience du caractère absurde de notre existence – du moins dans ce que nous en percevons – est inévitable. Pour certains philosophes, elle est même le prix à payer de notre plus grande qualité, notre capacité à penser : « Qui ne s’interroge pas est une bête, car le souci constitutif de toute vie humaine est celui de son sens ». Parfois, lorsque cette conscience de l’absurde et du vide s’installe et que l’on n’a pas trouvé les bons choix à faire pour en sortir, la vie perd ses couleurs, le quotidien devient mécanique et sans saveur. Turgen a vécu ces périodes trop de fois dans son existence. Il n’aimait pas en parler, pour une bonne raison. Son passé était douloureux. Son enfance, son adolescence, sa vie de jeune adulte, d’adulte, d’artiste confirmé. Ses questions existentielles n’ont jamais cessé de le transpercer. Elles étaient présentes, en ce moment même. Oui, en face de Manuel, dans cette scène des plus ordinaires, les questions ne cessaient pas. Celles-ci se voulaient même plus précises. Doit-il suivre son instinct et continuer à faire confiance à ce voisin ? Pour une raison obscure, tout son être lui dictait un « oui ». Et c’est assez déstabilisant.
Son regard s’attardait un peu sur celui de l’homme en face. S’il coupe la spontanéité, les choses risquaient de prendre une tournure désagréable. « Oui » Dit-il finalement, en déviant le regard, il sentit un pincement au cœur lorsqu’il déclara ceci à haute voix. « Ça me manque… » Un aveu, dont il ne désirait pas, pas encore, c’était trop tôt. Et pourtant, être actif chaque jour, sollicité de toutes parts, répondre aux pressions, prendre l’avion chaque semaine, se poser quelques jours à Shangaï dans son appartement, puis repartir, de plateau tv, en théâtre, en studio photo, en campagne publicitaire, n’avoir que cinq heures de sommeil par nuit…Toute cette folie non-stop lui manquait. Et il était ici pour retrouver de nouveau la force, pour pouvoir un jour repartir là-dedans, être capable de tout assumer, sans tomber ni craquer, ni s’égarer. Il préféra s’en tenir à cela, révélait autre chose, serait synonyme de raconter sa vie, et il ne le voulait pas…sa vie n’était pas de celles que l’on racontait avec plaisir, songeait-il.
Un sourire léger, au coin des lèvres, apparut à l’écoute de Manuel vantait Londres et son pluriculturalisme. « Je note » dit-il quant aux conseils sur les gâteaux, encore indécis, il avait faim et il avait tout autant envie de découvrir les spécialités, bien qu’il lui semble que pas mal de choses sont communes partout dans le monde en termes de pâtisserie. Il comprit rapidement que Manuel n’était pas né ici, qu’il était originaire d’ailleurs. Curieux d’en apprendre plus, il tendait mieux l’oreille, ses petits mouvements de tête démontrait son intérêt dans ce que disait son vis-à-vis, son regard était à présent habillé de cette lueur bien à lui, captivée. « Le Maroc ? ça me parait si loin, je ne connais tellement pas cette partie du monde…Tu pourrais m’en dire plus là-dessus ? » Curieux, il ne s’en cachait pas sur le coup, il ne réalisait même pas que cela était indiscret, et que lui-même n’aimait pas l’indiscrétion. La seule chose qu’il connaissait est « Casablanca », sur images, et parce que c’était le nom d’un des rouges à lèvres pour lequel il avait été l’égérie d’une pub pour la marque NARS. Il souriait en y repensant, amusé du fait que Manuel n’avait pas la moindre idée de qui il était réellement. Dans un autre pays, un autre continent, si lointain vu d’ici.
Hochant précipitamment de la tête, il n’avait pas révélé ce fait dans le but que Manuel se sente mal à l’aise, si quelqu’un devait d’ailleurs faire des excuses, c’était lui. Dans sa culture, on n’entre jamais chez quelqu’un ainsi, jamais. « Non, c’est moi qui m’excuse. J’ai pris la liberté de prendre tes clés et de rentrer chez toi alors que tu étais inconscient. Je suis désolé, la prochaine fois…je me contenterai de te poser sur mon canapé…Enfin, pourvu qu’il n’y ait pas de prochaine fois du genre » Hum, ajoutait-il en hochant de la tête comme pour confirmer ce fait de manière subliminal. C’était l’un des tics de Turgen, ajouter un « hum » en hochant positivement de la tête lorsqu’il désirait qu’on soit d’accord avec lui sur quelque chose. La serveuse vint interrompre leur échange déjà bien parti, elle semblait connaitre Manuel, il la salua à son tour, et laissa son vis-à-vis donnait sa commande, avant de décider de la sienne et la partager à la jeune femme. « Je prendrai moi aussi une part de gâteau au citron. Un thé au lait, et j’ai bien envie de goûter au thé à la menthe. Merci » Un petit sourire pour la route, et le menu disparut avec la jeune femme. Il avait envie de gouter à ce dernier thé bien mystérieux. Sa tête se tourna aussitôt vers Manuel, il eut d’un coup envie de rebondir sur une chose dite plus tôt. « Tu sais, on peut courir à deux le matin. Peut-être pas tous les jours, mais ça peut motiver de le faire avec quelqu’un d’autre…Tu sais, histoire que tu ne sois plus au rythme tortue » Il ne plaisantait pas, il était très sérieux.
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Manuel Kian Said
Mer 26 Aoû - 1:19
La question avait échappé la barrière de ses lèvres sans qu’il ne puisse se contrôler, d’une façon toute naturelle il s’intéressait à Turgen, et son histoire. Néanmoins, il sût aussitôt qu’il aurait dû s’abstenir alors que l’autre homme portait son attention autre part. Il lui avoua que oui, la Chine lui manquait, et au vu de sa posture, et de la façon dont il avait répondu, et évitait de croiser son regard - Manuel compris que, quelque part, il avait fait un faux pas. Il ne percevait pas de ressentiment chez Turgen, ce n’était pas ça le problème, il ne semblait pas lui en vouloir de poser la question. En revanche, cela semblait avoir amené sur ses traits une certaine mélancolie que Manuel souhaitait effacer à tout prix - ce qui le dérangeait, c’était d’avoir été responsable de cela. Pendant quelques secondes, il resta silencieux, sans trop savoir quoi faire - s’excuser? Cela ne ferait que faire durer l’instant qui paraissait assez compliqué pour son voisin. A la place, il laissa la conversation prendre un autre tournant, alors qu’ils continuaient à parler de Londres, et il partagea un peu de ses origines, de ce qu’il faisait parti de lui.
Son regard se mit à briller un peu plus alors que Turgen avait définitivement perdu son regard un peu triste et s’intéressait désormais à son pays natal. “Je suis né à Fez, j’y suis resté jusqu’à mes sept ans avant qu’on déménage tous ici. C’est la deuxième ville du pays après Casablanca et ça n’a… rien à voir avec Londres” Il commente avec un sourire. “C’est beaucoup plus coloré, déjà.” Il humma un peu, sortant son téléphone pour faire une recherche et passer ensuite le portable à Turgen. “ça ressemble à ça - dans le centre-ville, on appelle ça une medina, aucune voiture ne peut circuler - en fait, il y a deux medina à Fez, mais bref - tu as des fortifications tout autour, il y a beaucoup de monde et c’est un dédale de petites rues: difficile de s’y retrouver, si tu n’y habites pas!” Il reprend son téléphone, puis décale sa chaise pour se rapprocher de lui et lui montrer quelques bâtiments en commentant ici et là - la tannerie Chouara, l’université de Al Quaraouiyine - “La plus ancienne université encore en activité au monde” - Medersa Bou Inania, les tombes de Marinid - “C’est assez grandiose, elles sont en ruines sur une petite colline, et de là-haut, tu as une super vue sur la ville” - et quelques autres photos. Parler de sa ville natale, celle où il avait grandi, lui faisait du bien. ça lui rappelait une période de sa vie où, vraiment, il n’y avait pas de préoccupation à avoir, et c’était une belle époque. “Je ne connais pas si bien le Maroc que ça, ceci dit, j’ai surtout passé du temps à Fez et ses environs, un peu à Casablanca et dans le Sud, j’ai de la famille là bas aussi.” Il marque une pause et glisse une main sur sa nuque - Turgen ne s’était peut être pas attendu à autant de détails. “On dirait que je viens de te vendre un circuit touristique, désolé” Il admet avec un léger sourire. “Mais tu sais, quant à la Chine, je dois admettre que j’y connais rien, moi non plus, si ce n’est qu’il y a la Grande Muraille là bas; ce qu’on entend à la télé et… votre nourriture” Il admet sur un trait d’humour. “Bien que j’imagine que celle qu’on trouve ici n’a rien à voir avec celle de là bas.”
Le ton léger et agréable de la conversation fut rompu néanmoins quand elle se tourna sur leur première rencontre - qui, d’après ce que venait de lui dire Turgen, n’était pas la première fois que lui l’avait vu, l’ayant ramassé et fait rentrer chez lui une première fois sans qu’il ne s’en souvienne. De la honte et de l’embarras, il en avait et il les avait manifesté, avant que son voisin ne s’excuse lui aussi. Ce fut au tour de Manuel de dévier le regard, alors qu’une lueur sombre habitait ses yeux. Il se fichait que Turgen soit rentré chez lui - cet appartement, d’ailleurs, n’était pas très personnel. Il le louait depuis peu, ayant quitté la maison qu’il possédait et dans laquelle il avait vécu avec son fils. Elle était actuellement louée par des enfants d’amis de ses parents; car Manuel n’était pas encore décidé à la vendre. En revanche, il ne voulait pas continuer à y vivre pour l’instant. Mais repenser à ces nuits de perdition était douloureux parce qu’il n’en était pas fier d’une part, mais également simplement parce qu’il savait qu’il n’était pas encore guéri de la blessure béante dans sa poitrine et que cette ivresse en était l’évidente preuve. Il se racla la gorge. “Oui, pourvu qu’il n’y en ait pas” Il se contenta de répondre, et fut soulagé lorsque la serveuse vint rompre cette discussion, lui permettant de changer de sujet et de reléguer ces états-d’âme dans un coin de son esprit. Il retrouva son sourire à sa commande. “Très bon choix” dit-il alors que Lily repartait dans le café. “Bien que ce ne soit pas le meilleur que tu puisses boire” Il ajouta, après réflexion. Ce n’était pas un thé à la menthe dans les règles de l’art, mais pour Londres, cela suffisait. Il y eut un instant de silence, avant que Turgen ne reprenne la parole et fasse cette proposition… dans le plus grand des sérieux; ce qui décontenança un peu Manuel qui s’interrogeait s’il devait se sentir insulté - ce n’était pas grand chose, mais il se sentait légèrement piqué dans son orgueil, il faut dire qu’il pouvait être facilement susceptible. Il fronça les sourcils un instant, ne sachant trop comment le prendre. Néanmoins, il savait qu’il avait besoin d’être plus régulier s’il voulait mener à terme ses projets, et en plus de ça, que la proposition de son voisin venait d’un bon sentiment: ça, il l’avait bien compris. Il finit par se détendre - la perspective de courir avec lui signifiait passer plus de temps avec lui, et pour une raison qu’il lui échappait encore un peu, c’était quelque chose qu’il ne voulait pas laisser passer. “Dans le lièvre et la tortue, c’est la tortue qui gagne à la fin, tu devrais faire attention.” Ce fut sa réponse, avec un sourire et un haussement de sourcil un peu provoquant, avant de reprendre. “Je dois admettre que je ne sais pas si je serais capable de te suivre tous les jours, mais puisque tu le suggères on pourrait faire ça certains jours… si t’as pas peur que je te ralentisse trop” Il termine avec un léger sourire. “Tu fais ça toujours à la même heure?” ça ne l’étonnerait pas vraiment, maintenant qu’il y pensait, de son voisin. “avant ta journée…? d’ailleurs, t’as trouvé du travail? tu m’avais dit que tu étais dans le musical theatre, c’est ça?”
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Turgen Namjilyn
Ven 28 Aoû - 0:17
Aller vers les autres, et en cela tenter de s’ouvrir, de faire découvrir quelque chose, représente tout sauf une démarche anodine. Il se joue, dans cette perspective et dans ses représentations, des parties essentielles de notre histoire personnelle et de notre vie inconsciente… Suis-je prêt à rencontrer ? Telle devrait être la question fondamentale à se poser lorsque nous désirons laisser une personne s’ouvrir à nous, et en faire de même en retour. Cette question renvoie au niveau de disponibilité de chacun à ce moment-là de son existence. Manuel semblait le faire avec un enthousiasme presque touchant. Du moins, Turgen se laissait voyager sous les images et les descriptions que lui faisait l’homme, s’était rapproché de lui. Au sens propre, comme au sens figuré. Raconter un bout de soi, son enfance, sa ville natale, n’est pas quelque chose de facile pour tout le monde. Le jeune homme aimait la facilité avec laquelle Manuel lui racontait ces faits, lui offrant les illustrations pour nourrir son imagination, et faire naitre en lui l’envie d’y être. C’était si différent, et en cela, c’était attirant. Rien qu’il n’ait pu connaitre. Un monde différent, un ailleurs riche en histoire et en héritage, il n’en doutait pas. Son regard fut le reflet de son vis-à-vis, émerveillé. Et si l’on pouvait reprocher à Turgen son manque de « vrai » sourire, il en adressa un justement à son vis-à-vis, prenant la parole maintenant que la visite a été faite. « Ne le soit pas, Tu viens de me faire voyager, et j’admets même que j’ai envie de voir tout ça de mes propres yeux ! » Confiait-il, toujours gardant le sourire. Ce dernier venait pourtant de s’estomper progressivement. « Ce que vous entendez à la télé ? Tu veux dire, ce que fait le gouvernement ? » Le communisme ne se discutait pas, en Chine. Jamais ouvertement du moins. Et il avouait lui-même que le gouvernement pouvait se montrer extrême dans sa paranoïa. « C’est ça le problème, les gens préfèrent garder cette image et ne pas s’intéresser à l’essentiel : le peuple ! L’opinion public, comment on vit, comment on a envie de vivre… » La Chine était un paradis pour de nombreuses personnes, elle était aussi un enfer pour d’autres. Pour Turgen, c’est un pays aux mille facettes, aux cultures diverses et fascinantes, un pays qui lui a permis de mener une vie, en suivant ses passions et en réalisant ses rêves. « Il faut des mois pour pouvoir faire le tour d’un si grand pays. T’as la muraille de Chine, la cité interdite et son palais impériale, le plus grand au monde… » Il imita son voisin, en sortant son téléphone, cherchant dans sa galerie perso les images adéquates. Il se pencha légèrement vers Manuel, pour lui donner un meilleur visionnage « Pékin est à la fois moderne et traditionnelle… » La capitale n’avait pas été simple à apprivoiser, à sa venue. Il était perdu par sa grandeur, et aussi par une certaine arrogance, comme si elle était trop grande pour lui. Il se souvient des premières années, ou il avait dû travailler matin et soir, résidant dans un six mètres carrés dans les sous-sols pékinois, là ou on ne voit pas la lumière du jour.
« Xi'an et son armée en terre d’argile. Huit mille statues de soldats se dressent devant toi, tu n’imagines pas le sentiment que ça te donne lorsque tu te retrouves en face ! » Il tentait de reproduire l’expression qu’il voulait faire comprendre à Manuel, mais il n’y arrivait pas, il finit par rire légèrement, avant de ne passer un autre album. « Shanghai, la moderne, si ouverte sur le monde…Beaucoup parlent de New York, mais Shanghai a absolument tout ce qu’il faut pour rivaliser avec la première. C’est là où je réside » Ponctuait-il sur un sourire en coin. Il aimait Shanghai, même si encore une fois, les débuts furent difficiles, une ville cosmopolite, il ne s’attendait pas à de la facilité. Il ne regrettait pas son choix d’y vivre. Hangzhou s’affichait sur son téléphone à présent, sa beauté, ses paysages. « Above there is heaven, below there are Hangzhou and Suzhou » Il leva le regard au ciel, frissonnant encore d’avoir fait le tour de ses deux villes et de leurs somptueux paysages. Nombreux sont les films à avoir tourné en terre chinoise. La rivière Li, les montages jaunes, le palais à la porte tibétaine, et les pandas, bien entendu. Il poursuivit avec Guilin, avec ses merveilleux paysages calcaires, est reconnue comme l'un des plus beaux endroits du monde. Et pour finir, Hong Kong. Il rangea son téléphone, dévia le regard un instant en déclarant. « Y’a pas une cuisine, mais bien des cuisines, selon la région ou la province…Personnellement, je préfère la cuisine de mon pays natal » Il leva le regard à cet instant pour le poser sur Manuel. « La Mongolie » Turgen portait son origine fièrement. De son grand pays oublié, qui fut jadis un empire craint de tous. « J’y ai vécu jusqu’à mes dix ans…Dans ce que beaucoup nommeraient « au milieu de nulle part » » Turgen a traversé, dans sa vie, des périodes pendant lesquelles la souffrance et la peine avaient pris beaucoup trop de place. Ça se voyait, ça se sentait dans sa voix, elle était devenue nostalgique et en tendant bien l’oreille, on pouvait la sentir brisée. « J’ai grandi entouré par la nature, les vastes steppes à perte de vue…Pas d’eau courante, ni d’électricité. Juste nous, notre troupeau de brebis, nos deux chevaux, et notre petite ferme perdue quelque part… » Incapable de regarder Manuel dans les yeux, il s’occupait les mains en faisant des cercles aléatoires sur la table. Son cœur se serrant, incapable de se souvenir de son père, hormis son poste cassette qu’il avait toujours, et sa mère…sa mère qui partait tôt chaque matin leur chercher de l’eau. Son regard fut couvert à ce moment d’un liquide qu’il refusait de laisser couler. Pourtant, une larme échoua sur la table, en silence, il tenta de la faire partir de son index, mais sa trace y était encore visible. Il renifla, pour éclaircir sa voix, se donner le courage d’offrir une conclusion, avant de ne couler, dans ses propres larmes. « Mon frère et moi avions quitté la Mongolie pour traverser la frontière avec la Chine. On s’est installée dans la région chinoise de Mongolie Intérieure…La Chine était alors devenue mon pays d’adoption » Il s’arrêta là, détournant la tête dans la direction opposée à là où se trouvait Manuel, essuyant de sa main ses yeux. Forte heureusement, il trouva de quoi dévier le sujet. Ce qui avait permis de détendre un peu l’atmosphère, du moins, en apparence.
« Comment ça, faire attention ? » C’est quoi ce lièvre, et c’est quoi cette tortue ? Il se foutait de sa gueule, non ? Avec ce sourcil arqué, ça ne pouvait être que ça. « Oui, quasiment à la même heure » ça dépend dans quelle position il se réveillait, et avec quels yeux. Son état de détresse avait le don de l’accabler la nuit, et les matins étaient toujours un peu étranges. Le sujet s’invitant à la table lui redonnait une humeur plus acceptable. Même si, là encore, il avait peur d’en dire trop, et de se fragiliser une nouvelle fois. Sur le point de répondre, la serveuse se ramena à ce moment, déposant leurs commandes sur la table. S’il était content d’avoir enfin son thé au lait, il était intrigué par le thé à la menthe. Il observait ce dernier en répondant à Manuel. « J’ai obtenu un second rôle dans une comédie musicale du West End. Apparemment, c’est le Broadway londonien » Levant le verre de thé à la menthe devant lui, il le reposa délicatement, songeant qu’il le laissera en dernier. Il était bouillant de toute façon. « J’en ai pour quatre mois de représentation. C’est pas mal, non ? » Demandait-il avec naturel et une sincérité qui démontrait qu’il attendait une réponse de Manuel, même si ce dernier ne s’y connaissait peut-être pas en la matière.
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Manuel Kian Said
Lun 31 Aoû - 1:40
Il n’avait souvent aucune difficulté à parler de ses origines marocaines. C’est qu’il n’avait aucun traumatisme lié à ce pays, et la raison pour laquelle il avait quitté ce pays ne provenait pas d’un drame. On lui avait dit qu’à l’époque, il n’avait pas été bien content de déménager, mais il avait juste sept ans, et il avait vite changé d’humeur et s’était rapidement habitué à la culture et la vie britannique. Pendant ses vacances, il revenait bien souvent à Fez, ce qui lui avait permis jusqu’à aujourd’hui de garder un lien fort avec son pays natal, qui était synonyme pour lui d’éclats de rire, de course poursuite dans les ruelles de son quartier, des grandes tablées avec ses grands parents, ses oncles, ses tantes et ses cousins, et des amis de la famille; les discussions allaient alors bon train, les débats et les prises de tête également, il fallait l’avouer. Fez lui rappelait aussi de longues conversations passionnées avec son père sur la littérature et la poésie arabe; et tant de choses encore. Il était fier de ses origines, et de la richesse que cela lui apportait. Il était tout aussi fier de ses origines guatémalaises; même s’il en parlait en général moins. Il s’était rendu plusieurs fois au Guatemala, mais pas aussi souvent qu’au Maroc, de par les kilomètres à parcourir qui étaient plus importants, mais également parce que la relation qu’entretenait sa mère avec son pays natal était paradoxale - beaucoup d’amour, et de fierté, mais aussi beaucoup de douleur par rapport aux circonstances de son départ pour le Royaume-Uni. Néanmoins, si Manuel parlait moins de ce pays, il se sentait aussi guatémalais - il avait lu et surtout entendu tant de choses de sa mère qui s’était fait un point d’honneur de lui transmettre cette partie-là de son héritage également.
Il était ravi que Turgen ait apprécié ses explications et qu’il ait même envie de visiter cette ville si chère à son coeur: c’était que sa mission était accomplie. C’était toujours une fierté pour lui, d’avoir poussé quelqu’un à visiter le Maroc, et encore davantage lorsque c’était Fez. “Il faudra, ça vaut le coup!” Il s’exclama avec un sourire, avant de s'intéresser à ce pays si imposant qu'était la Chine, réellement curieux, lui qui n’avait qu’une vague idée de ce qu’il pouvait y trouver. Et quoi de mieux que d’en entendre parler de quelqu’un qui s’y connaissait réellement puisqu’il y habitait? Il grimaça. “J’imagine bien! Je préfère m’intéresser à une nation plutôt qu’à un état et son gouvernement…” Il commenta, tout à fait d’accord avec les propos de son voisin. Le gouvernement marocain était loin d’être irréprochable, comme la plupart des gouvernements d’ailleurs, et Manuel savait bien qu’un écart immense pouvait se trouver entre les positions officiels d’un pays et celles de son opinion publique… Il se pencha au dessus du téléphone de Turgen, se laissant guider et charmer par ses explications qu’il écoutait des plus attentivement, et ces photographies qui lui montraient, de lieux dont il n’avait parfois jamais entendu parler, ou dont il connaissait seulement le nom. Il pouvait sentir tout l’attachement que son voisin avait pour ce pays, et cela ne faisait que l’enchanter en retour, ses yeux brillants de curiosité, parfois s’extasiant sur certaines photos. “C’est… incroyable.” Il secoue la tête légèrement, impressionné par tout ce qu’il venait de voir et d’entendre, parfois à mille lieux de ce qu’il avait pu s’imaginer, ou bien donnant une idée bien plus précise que ce qu’il avait vaguement dans la tête. “Merci de m’avoir montré tout ça” Il ajouta avec une profonde sincérité. Turgen ajouta un commentaire sur la cuisine, puis lui révéla que la Chine n’était pas son pays natal, comme il avait pu le supposer, mais la Mongolie.
Il se tut, alors que Turgen continuait de parler. Il n’y connaissait absolument rien à la Mongolie, si ce n’était que le pays était limitrophe à la Chine et à la Russie notamment, et qu’on disait ses paysages magnifiques. Et c’était tout - il n’était même pas certain de pouvoir retrouver le nom de sa capitale. Il sentit, également, un changement dans l’atmosphère qui régnait entre eux, la passion et l’enthousiasme de leurs premiers échanges qui se transformaient. Le regard de Turgen s’était fait fuyant, se baissant sur la table. Manuel pouvait voir sa nervosité dans ses mains qui ne restaient pas en place, il pouvait sentir la douleur dans sa voix, sur ses traits marqués par une mélancolie et une tristesse immense, sur cette larme qui venait de s’écraser sur la table et que Turgen chercha à effacer, dans ce visage qui se tournait dans la direction opposé. Pourtant, Turgen ne s’était pas arrêté, il avait poursuivi ses explications, il lui avait livré une partie de sa vie qui semblait des plus intimes quand il aurait pu faire le choix de se taire, ou de changer de sujet. Les pleurs de cet homme déstabilisèrent Manuel, il lui était difficile de voir son voisin dans un tel état, et d’instinct, il voulut l’attirer à lui, le prendre dans ses bras, lui apporter un réconfort quand il semblait en avoir tant besoin. Il parvint à se réfréner au dernier moment, si ce n’est pour cette main qui vola de son propre accord se poser sur celle de Turgen dans un geste qui se voulait doux et consolateur. Manuel était surpris de cette enfance qui lui avait dépeinte - et il lui semblait évident qu’un drame semblait avoir touché cette famille, pour que Turgen quitte ce pays avec son frère. Ses parents, sans doute… il ne le savait pas, et ce n’était pas ses affaires, tout ce qui lui importait à cet instant c’était de pouvoir l’aider, un peu, à retrouver le sourire, sans paraître pour quelqu’un qui balayait ces informations comme si elles n’importaient pas. “Je suis… désolé, vraiment, pour… ce qu'il s'est passé.” Il murmura, un ton en dessous, il ne voulait pas le pousser à en dire plus mais cherchait uniquement à l’apaiser, exerçant également une pression sur sa main qu’il recouvrait toujours de la sienne. “Thank you… for telling me this.” Turgen avait fait le choix de lui raconter cela, malgré la tristesse que cela avait fait naître en lui, et Manuel était profondément touché. Et il voulait qu’il sache, qu’il comprenne qu’il pouvait lui faire confiance, et que s’il avait besoin de quelqu’un, il serait là, pour lui. “That’s okay..” Il ne savait même pas pourquoi il agissait ou pensait ainsi, mais il avait appris à ne pas trop questionner son instinct. Il lâcha sa main pour se pencher sur la table d’à côté, attraper une serviette en papier propre, faute d’avoir des mouchoirs, pour la tendre à son vis à vis au cas où il en ait besoin.
Turgen finit alors par dévier le sujet, et Manuel respecta son choix, la conversation se tournant alors notamment sur la course qu’ils avaient partagée ce matin, et la proposition de Turgen de courir plus souvent ensemble. Manuel décocha un sourire. “C’est une fable d’Esope, c’était un grec… ça a été repris par plusieurs personnes, un français notamment, je connais ça de mon père” Il explique rapidement et fait un geste de la main pour balayer ce propos, prenant plusieurs bouchées de son gâteau au citron avec appétit, son estomac s’étant rappelé à son bon souvenir. La discussion prit un nouveau tournant, sur l’occupation de Turgen à Londres. Manuel avait posé la question comme ça, par curiosité encore une fois, mais la réponse de son voisin lui fit écarquiller les yeux brusquement - il lui balançait vraiment ça comme ça, et… attend, quoi? “Attend, attend… t’es sérieux là?” Surpris était l’adjectif qui lui correspondait le mieux à cet instant le précis, l’observant sous un nouveau jour. “Tu as chopé un second rôle dans une comédie musicale dans le West End? Et pour quatre mois?!” Il demanda de nouveau, cherchant confirmation. “C’est pas mal?! Turgen, c’est pas pas mal, c’est… plus que remarquable. C’est vraiment difficile de se faire un nom là bas, tu dois être vraiment très bon pour choper un rôle comme ça après même pas deux mois… ” Il ajouta, une réflexion tout haut. “Je suis admiratif.” Il admit avec un petit sourire. “Faudra que tu me passes les infos, que je vienne te voir en action, je suis intrigué maintenant” Un clin d’oeil, et il terminait son expresso.
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Turgen Namjilyn
Mer 2 Sep - 0:57
On pourrait partir sur l’idée, ou sur la possibilité, que notre vie tend à recréer certaines situations similaires à celles antérieures. Dans la majorité de ces cas, on parle d’ailleurs d’une sorte de traumatisme. Le traumatisme suit une expérience on ne peut plus marquante dans notre passé ou même dans notre présent. Il suffit simplement que l’élément déclencheur soit d’une force suffisante pour bouleverser totalement notre être, pour le marquer au fer rouge et s’imprégner telle une ancre solidement fixée dans notre esprit et notre mental. Si l’on suit le cheminement de la vie de Turgen, on pourrait facilement identifier non pas un, mais des traumatismes. Le commencement fut la mort de ce père si peu connu, suit celle de sa mère, partie beaucoup trop tôt, le fait que Turgen était un petit garçon bien seul à l’école, toujours dans son monde. Rejeté lors de ses cours de danse, déjà trop vieux pour faire du ballet, devant travailler très tôt pour avoir de quoi se déplacer, de quoi s’habiller, exploité à son arrivée à Pékin, largué et se retrouvant littéralement seul lorsque son frère disparut. Trainant à Pékin et se tuant à la tâche en dansant ici et là, chaque jour, matin et soir, jusqu’à se fracturer et oublier ses rêves de danseur, et s’il avait connu des années de répits et de bonheur, la tragédie en décidera autrement en lui prenant son meilleur ami…Il détestait parler de ce drame qu’est sa vie. Un bien mauvais scénario, quiconque l’écouterait déclarerait que c’est « too much » et pourtant ce « trop », c’est sa vie ! Mais jamais, jamais il ne pourrait s’imaginer se positionner en victime. Il se considérait incroyablement chanceux d’en être arrivé là. Reconnaissant envers ceux qui lui ont donné une chance. Il ne savait même pas comment avait-il pu laisser glisser ce bout de lui en compagnie de Manuel. Il avait honte d’avoir laissé sa vulnérabilité prendre le dessus. Il réalisait aussi, qu’il souffrait encore, profondément.
Et soudainement, le froid en son cœur s’apaisa progressivement. Une chaleur inattendue lui fit barrage. La main de Manuel sur la sienne. Ce geste avait eu le don de le bouleverser. La désolation et la profonde tristesse qui caressaient ses pupilles laissèrent place à un étonnement. Touché, par ce simple geste. Touché, bien plus qu’il ne l’aurait pensé. C’est comme si, de par ce simple geste, Manuel soufflait qu’il eût compris et qu’il était reconnaissant d’avoir été témoin de cette vulnérabilité. Cet instinct de confiance qui animait Turgen en compagnie de ce voisin ne faisait que grandir davantage. Timidement, ses yeux rencontrèrent les siens. « Thank you » Sa voix se voulu beaucoup moins peinée et beaucoup plus douce que précédemment. Il le remerciait de respecter son silence, de pas chercher à en savoir plus. Il le remerciait pour sa compréhension, son écoute. Et il le remerciait pour ce geste si humain, cette main, dont la chaleur lui avait fait tellement de bien. Lorsque Manuel retira celle-ci, inconsciemment, le pouce de Turgen la caressa délicatement alors qu’elle se retirait. Comme pour s’y accrocher, un appel à l’aide muet, instinctif. Manuel ne l’avait peut-être pas ressenti, mais le chanteur s’en était rendu compte, ce qui venait, pour quelques secondes, créer un questionnement éphémère dans son esprit. Il accepta sans rien dire la serviette que lui donna l’homme, se contentant de tapoter discrètement ses paupières.
Changer de sujet était quelque chose de nécessaire, et maintenant qu’ils avaient de quoi combler leur faim, il se disait que sa faiblesse ne sera qu’un épisode vite oublié par son vis-à-vis. Tel un élève studieux Turgen nota le nom de « Escope » dans son carnet de notes virtuel, qu’il montra à Manuel. « Ça s’écrit comme ça ? » Turgen est un féru de culture, de lecture, de découverte. N’est-ce pas les oeuvres littéraires et artistiques qui l’avait sauvé du gouffre lorsqu’un jour, il avait réalisé qu’il était désormais seul ? Il espérait encore aujourd’hui que ce sera une nouvelle fois le cas. Cette fois, il avait poussé la quête encore plus loin, en laissant tout derrière lui pour reprendre à zéro la ou personne ne le connaissait. Après avoir informé Manuel de son rôle obtenu, il commença à prendre sa première gorgée de thé au lait, tout en goutant à son gâteau au citron. Pour lui, rien de ce qu’il venait de dire n’est extraordinaire. Lorsque l’on est habitué aux premiers rôles uniquement, qu’on est considéré comme le Patron des comédies musicales dans son pays. Obtenir un second rôle, n’était pas grand-chose. Il ne réalisait toujours pas son exploit. Sans doute, parce qu’il savait que c’était un One Shot. Qu’il avait pris bien au sérieux toutefois, en ayant même préparé son CV pour le donner aux juges lors de l’audition. Chose qui était commune en Chine, bien moins ici. Il savait qu’il était différent, que tous ses partenaires se connaissaient plus ou moins, qu’il était encore une fois seul. C’est interloqué qu’il observait la réaction de Manuel. « Oui, c’est ça » L’enthousiasme de Manuel et son sourire le firent sourire à son tour. Ce rôle prenait tout d’un coup une nouvelle dimension. Turgen n’avait aucune intention de se faire une carrière ici, mais rester inactif n’était pas un plan de vie. S’essayer par ici était un défi également. Et surtout, son équipe n’allait pas tarder à lui demander de revenir, avoir un rôle ici, les calmera un peu. « Ce n’est qu’un second rôle, tu sais. Et, bien sûr ! Je te donnerai les dates dés que ça commencera à tourner ! » Il accentua sa déclaration par un nouveau « hum », tic linguistique qui ne le lâchait pas qu’importe la langue parlée. Cette discussion l’amena à poser une question similaire à Manuel. « Tu ne m’as pas dit quel genre de musique tu jouais… » Une nouvelle bouchée de gâteau prise et mâchée, il ajouta. « Est-ce que tu joues quelque part ? Je pourrai passer » Pas de « hum » pour confirmer ses dires, cette fois. Il attendait de réceptionner la réponse de Manu.
Profession : Compositeur/Chanteur/Musicien pour MK & The Smiths
Coté cœur : agaart yamar negen züil baina
Manuel Kian Said
Mer 2 Sep - 23:54
Il n’avait pas du tout réfléchi, quand il avait posé sa main sur la sienne. Le geste avait été purement instinctif, quand il aurait pu se poser la question de savoir si cela allait être bien reçu. Après tout, ils ne se connaissaient que peu. Ils étaient voisins, et ils s’étaient vu quelquefois, c’était tout. C’était la première fois qu’ils parlaient aussi longtemps - et pourtant, quelle conversation! D’un naturel plutôt sociable, Manuel avait néanmoins l’impression qu’il n’avait rarement eu un échange aussi authentique aussi vite avec quelqu’un depuis… il ne savait pas. Alors oui, il aurait pu se poser la question - quelqu’un d’autre aurait pu fortement se braquer à ce geste qui n’avait pour seul but d’apporter un minimum de réconfort. Mais son instinct ne l’avait pas trompé, puisque que Turgen ne l’avait pas repoussé, au contraire, il avait semblé se calmer quelque peu, et la douleur dans sa voix semblait s’être estompée. Manuel avait été soulagé de noter ce léger mieux, et avait retiré sa main pour récupérer la serviette en papier - s’il avait ressenti cette caresse douce mais furtive, il ne savait pas trop si c’était réel, ou s’il l’avait imaginé - même si bon, pourquoi il irait imaginer ça? ; et le temps qu’il se questionne à ce sujet, ils avaient changé de sujet et discutaient désormais de course à pied “No - e, s, o - without the c”, et comédie musicale - ou plus spécifiquement, le rôle que Turgen avait réussi à récupérer dans le West End. MK avait un peu de peine à en croire ses oreilles, bien qu’il soit des plus ravi pour son voisin - et aussi fortement intrigué et curieux de le voir à l’oeuvre.
Turgen souriait mais - il restait mesuré, et MK ne savait pas trop si c’était qu’il était trop humble et réservé pour montrer son réel enthousiasme (mais il l’avait bien vu, quand il parlait de la Chine…) ou… qu’il n’était pas aussi excité qu’il devrait l’être. Et ça, c’était vraiment intriguant. Le théâtre, les comédies musicales, la musique, l’art, en général… était réputé pour être un milieu dans lequel il était vraiment difficile de percer. Manuel se demandait s’il réalisait vraiment à quel point les théâtres du West End étaient une référence. “Mais c’est West End!” Il insistait. “Aujourd’hui c’est un second rôle, et demain tu pourrais être toi une référence là-bas” Il plaisantait - pas vraiment. Si Turgen pouvait récupérer un second rôle en étant tout nouveau dans le pays et à Londres à West End en si peu de temps, Manuel ne pensait pas avoir besoin de l’entendre pour comprendre qu’il devait vraiment avoir du talent.
Il venait d’avaler une bouchée de son gâteau au citron quand son voisin s’intéressa à lui. Il répondit instinctivement tout d’abord. “Du folk rock principalement - dans ma jeunesse j’étais aussi branché hardrock et même métal” Il décoche un sourire. “Mais le folk rock… j’adore ça!” Il s’exclama. “le folk, ça me parle beaucoup, i've always said if it’s never been new and it never gets old, it’s a folk song” - c’est ce côté intemporel que j’aime beaucoup - et le rock, ça me parle aussi! Alors on essaie de combiner les deux - même si au final, l’important, c’est que ça me plaise, je cherche pas à nous rentrer dans une case spécifique” Il ajouta en haussant les épaules - ayant une sainte horreur des labels et autres étiquettes qu’on cherchait toujours à coller aux gens. “J’ai pas joué depuis un moment ceci dit… J’ai… pas fait grand chose, récemment.” Il avouait lentement, avec une certaine gêne, une certaine honte. Il observa un instant un individu qui passait à côté d’eux - il le suivit du regard un instant, puis ses yeux s’égarèrent peu à peu dans le vague, dans un endroit bien loin de toutes ces considérations, de cette conversation, de ce gâteau, de Turgen, de cette rue et de ce passant. Son sourire s’effaçant alors qu’il se laissait envahir par mille et un souvenirs. Il repensait à tout ce tourbillon qu’avait été sa vie en musique, ces quinze dernières années - les albums, les concerts, les promos, les interviews, les collaborations, le studio - le processus de création, le plaisir d’avoir trouvé un rythme, une mélodie, un texte - celui de tout rassembler, les discussions passionnées avec Elliott, avec Maïa... et le vide abject, extrême et violent de la dernière année. Et puis il repensait à Aaron qui jouait du piano - Aaron qui jouait avec eux sur scène - le corps d’Aaron gisant à la morgue. Les moments dansaient brutalement devant ses prunelles, et il ferma brutalement ses paupières en reconnaissant la sensation familière - celle de se faire traîner dans les affres des souvenirs et de la marée de sel montant à ses pupilles. Il ravala son émotion du mieux qu’il le put et se redressa sur sa chaise, reportant son attention sur Turgen en se raclant la gorge. “Mais j’ai repris depuis quelques semaines, on répète” Il s’accrochait. Il avait bien l’impression de remonter la pente peu à peu, d’avoir un peu moins l’impression d’étouffer - mais quelle épreuve! Parfois, il lui paraissait plus simple de tout abandonner -mais malgré tout, malgré le chemin tortueux - il le voulait, ce goût de vivre!
Sa voix se fit plus aiguë, plus rauque, marquée par cet épisode - il se racle la gorge pour tenter de chasser cette émotion qui lui serre les cordes vocales. “On va faire un concert bientôt, et c'est pas trop tôt!” Il laissa passer quelques secondes. “ça fera un an que je n’ai pas mis les pieds sur une scène - ” Ne sachant trop pourquoi il commençait à se confier d’une telle façon. “La dernière fois… -” Il s’arrêta. Puis lui lança un regard navré et à moitié agacé - contre lui même - avant de lever les yeux au ciel en secouant la tête, luttant contre l’humidité de son regard. “Catharsis… that’s what I’m hoping for.” Un aveu proféré et une larme chassée de sa joue d’un geste de son pouce.
“Enfin! Je sais pas s’il reste des places, j’avoue, mais je te mettrai sur la guest list, si tu veux venir” Il ajouta sans une seule hésitation.
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Avatar : Ayanga 阿云嘎
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Profession : Actor, Singer & Producer in Musical Theater
Coté cœur : Something in the air...
You Rock!
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Turgen Namjilyn
Ven 4 Sep - 23:45
Nombreuses seraient les personnes dans son cercle professionnel, à adopter la même réaction que Manuel. Il est vrai que ce n’était pas donné à tout le monde de réussir à obtenir un rôle dans une production du West End, et ce, dés le premier essai. Certes, Turgen partait avec un avantage, des années d’expérience, en tant que premier rôle, dans le monde du Musical Theater dans son pays. Néanmoins, ici, il demeurait un parfait inconnu. C’est comme si, il était un novice, tout nouveau. Sauf que, ça ne marchait pas exactement comme ça. Il est évident qu’il n’obtiendra jamais de premier rôle ici. Mais un talent comme le sien pourrait être reconnu n’importe ou dans le monde. Même s’il en doutait lui-même, voire, qu’il n’y croyait absolument pas à cette règle. Turgen était humble et modeste, il ne croyait pas qu’il y avait une personne inférieure à une autre. Cependant, son attitude prouve qu’il demeure parfois incertain de ses propres aptitudes, qui ont pourtant été tant de fois saluées, acclamées et reconnues. Il n’avait quasiment plus rien à prouver, ni à lui, ni à personne. Et pourtant, c’est mal connaitre Turgen et son coté perfectionniste. L’homme qui pense qu’on ne peut jamais cesser de s’améliorer, et ce, dans absolument tout ce que l’on peut entreprendre dans la vie. « Si tu le dis ! » Il répondit simplement, avec le même air plaisantin de Manuel. Il ne jouait pas au jeu du miroir en calquant l’expression de son vis-à-vis. Il lui semblait, et à juste titre, improbable qu’il tienne un jour un premier rôle, dans cet « ici ».
Le reste de la conversation attira l’intégralité de son intérêt. Turgen ne pose jamais de questions juste pour faire la conversation. Dans leurs échanges passés, son voisin lui avait déjà soumit l’information comme quoi il était musicien et chanteur. Mais rien d’autre ne fut confié. Il le regarda donc avec attention hochant un peu de la tête face en suivant le fil des phrases de l’homme en face. « Panne d’inspiration ? » Demanda ainsi Turgen, naïvement, sans doute. Il réalisa qu’il n’aurait pas du posé cette question lorsque l’atmosphère vint à changer du tout au tout. Le visage de Manuel se fit gêné, puis fuyant, et enfin, c’était de la peine et un désarroi qui se peignaient sur son visage, qu’il tentait de dissimuler au regard du jeune homme. Instinctivement, le regard de Turgen se posa sur la table. Réflexe pudique et respectueux. Il n’était pas assez proche pour être témoin de la peine de Manuel. Il n’était pas bien placé pour la visualiser. Il ne méritait pas, de la voir. Pourtant, il n’avait pu empêcher de laisser la sienne l’envahir une nouvelle fois. Comme si, il y avait eu un partage à ce moment. Il connaissait ce sentiment, cette tristesse, cette larme unique mais significative. Et Turgen savait que trop bien, comme un tison peut brûler longtemps avant de s'éteindre, les plaies résultant d'une perte guérissent. « Je suis désolé » D’être là, d’avoir posé la mauvaise question et de m’être montré trop curieux. Mais aussi, désolé pour ce qui a pu se passer. C’est ce que comportait ses simples mots donnés, alors que son regard remonta un peu sur le sien.
« Des jours meilleurs viendront, quoi que tu puisses continuer à ressentir… » Et nom de Dieu, il était si bien placé pour le savoir. Il l’avait vécu tant de fois. Et il le vivait encore. Mais jamais il ne se laissera envahir à jamais par le chagrin. Il faut penser à sortir de ce marasme pour sécher les plaies et remonter la pente. Il faut à présent se prendre en charge, gérer ses émotions, la solitude, le cafard, la peine, la déprime, tout en essayant de garder le sourire. Bien entendu, il ignorait ce qu'avait connu Manuel. Néanmoins, son instinct ne le trompait que rarement, il pouvait deviner qu'il s'agissait d'une perte, qui l'avait secoué comme jamais encore.
Il se sentit un peu impuissant, face à Manuel. Il se sentit également craintif. Une année entière, disait-il. L’alcool, lui qui l'avait retrouvé à deux reprises ivre mort. Les difficultés à faire du sports…Dans sa culture, Manuel peut être synonyme d’ondes négatives. Quelqu’un avec qui il n’est pas bon de trainer. Surtout lorsqu’on tente soi-même de remonter la pente. Turgen est pourtant touché par sa gentillesse, il avait été tellement chaleureux avec lui. Touché également par cette proposition de le mettre en Guest List. Il fit acte de silence, avant de ne répondre. « Ne te dérange pas autant. Je veux croire qu’il y aura d’autres concerts, et que j’y serai à l’un d’eux ! » Positif. Mal à l’aise, aussi. Les gens sur une telle liste étaient souvent des amis proches, des personnes du business qui ont leur importance, de la famille…Il se sentirait de trop, car il n’était personne ici, pour quiconque.
Il se saisit de son thé à la menthe, et avant de n’y gouter, il enchaina sur autre chose. « Tu aurais un endroit hors de Londres à me conseiller ? Un coin… disons calme, et plus proche de la nature ? » Il gouta enfin à son thé à la menthe, un peu surpris du gout…Il comprenait pourquoi il était accompagné d’un tas de sucre, reste à savoir combien devait-il y verser ?